«Pitoyable», «naufrage», «homme seul» : les oppositions étrillent Michel Barnier
L’intervention télévisée du Premier ministre Michel Barnier a été violemment critiquée par les oppositions, alors que le gouvernement est sous le coup d’une motion de censure qui pourrait le faire tomber dès ce 4 décembre.
«Pitoyable, Barnier supplie Le Pen de sauver son poste, en direct à la télévision. Ce cirque a trop duré : qu'ils s'en aillent tous. La macronie en fin de règne se donne en spectacle». La député insoumise Clémence Guetté, vice-présidente de l’Assemblée nationale, n’a pas mâché ses mots vis-à-vis de Michel Barnier après son passage au journal télévisé le 3 décembre.
Pitoyable, Barnier supplie Le Pen de sauver son poste, en direct à la télévision.
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) December 3, 2024
Ce cirque a trop duré : qu'ils s'en aillent tous. La macronie en fin de règne se donne en spectacle. pic.twitter.com/oEv6qrQmEr
Au cours de cette intervention médiatique, le Premier ministre français en a appelé à la «responsabilité» des députés qui doivent voter ce 4 décembre la censure de son gouvernement. «Ce dont j'ai besoin, c'est du temps. Pour continuer à travailler ensemble, avec les députés du socle commun comme de l'opposition», a-t-il par ailleurs déclaré.
L’émission de la dernière chance pour Michel Barnier
Une demande doublée de quelques attaques contre le Rassemblement national (RN). Michel Barnier a ainsi repris les propos de Marine Le Pen, qui dénonçait l’absence de respect du chef du gouvernement à l'égard des électeurs de son parti.
«Est-ce qu’en lisant ce texte, les électeurs [...] du Rassemblement national se sentiront respectés par le vote de leurs propres députés ?» a-t-il interrogé citant des passages de la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP). «Nous avons fait le choix du barrage à l'extrême droite [...] le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions», a-t-il lu devant les journalistes.
Où est le respect envers les 11 millions d’électeurs du RN dans le texte de cette motion de censure ? pic.twitter.com/h3feRJJeBJ
— Michel Barnier (@MichelBarnier) December 3, 2024
Cette ligne de défense a été vivement attaquée par la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier qui a, à son tour, interrogé le ministre sur le réseau social X : «Où est le respect envers celles et ceux qui ont fait vivre le front républicain qui a permis d’éviter que l’extrême droite n’arrive à Matignon?» et de rappeler au chef du gouvernement que «beaucoup de députés de votre "ex-majorité" ont été élus par des électeurs qui se sont mobilisés contre le Rassemblement national». «Vous êtes indigne et vous valez mieux que ça. Non mais quel naufrage…», a-t-elle conclu.
Où est le respect envers celles et ceux qui ont fait vivre le front républicain qui a permis d’éviter que l’extrême droite n’arrive à Matignon ?
— Marine Tondelier (@marinetondelier) December 4, 2024
N’oubliez pas que beaucoup de députés de votre « ex majorité » ont été élus par des électeurs qui se sont mobilisés contre le… https://t.co/Bkbl4RGd3a
Sur le plateau de la matinale d'une chaîne publique, ce 4 novembre, le président du groupe socialiste (PS) à l’Assemblée Boris Vallaud a regretté que Barnier «n'a eu de mots et d'attentions que pour l'extrême droite». «Je me désole de la situation. Nous avons attendu des gestes du Premier ministre», a-t-il ajouté.
Peu de cadres du RN se sont exprimés. «Michel Barnier est un homme seul. La moitié des macronistes s'opposent à lui en privé !» a déclaré sur une chaîne privée le vice-président du parti Sébastien Chenu. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, aucun élu du parti Renaissance ne s’est exprimé en soutien à l’intervention télévisée du Premier ministre.