«Souveraineté bradée», «traîtres», «saboteurs» : émoi en France, sur fond de cession du Doliprane à des Américains

«Souveraineté bradée», «traîtres», «saboteurs» : émoi en France, sur fond de cession du Doliprane à des Américains© Wikimedia Commons
Une boite de Doliprane (photo d'illusration).
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Le laboratoire français Sanofi a confirmé ce 11 octobre entrer en négociations avec le fonds américain CD&R pour la vente d’Opella, sa filiale santé grand public, qui détient plus de cent marques de médicaments dont le Doliprane, très prisé des Français. Le gouvernement français a déclaré «prendre acte» de cette décision du groupe pharmaceutique.

«Le président de la République Emmanuel Macron n’avait que le mot "souveraineté" à la bouche, et voilà que le Doliprane, notre médicament le plus consommé, passe aux mains d’un fonds américain».

Ce message de colère, diffusé ce 11 octobre sur le réseau social X, est celui d’un député centriste membre du bloc présidentiel. Il s’agit de Nathalie Colin-Oesterlé député Horizons de Moselle. Comme de nombreux élus, plus souvent membres des oppositions, la centriste s’inquiète pour la «souveraineté sanitaire de la France».

Dans la matinée, le groupe pharmaceutique français Sanofi avait annoncé par communiqué «avoir entamé des négociations avec CD&R pour la cession potentielle d’une participation de contrôle de 50% dans Opella», sa filiale de santé grand public qui détient une centaine de marques dont le Doliprane, mais également le Dulcolax, la Lysopaïne et le Maalox.

Un consortium, mené par le français PAI Partners, avait également déposé une offre. Mais le conseil d’administration de Sanofi a préféré l'Américain,  «mieux disant financièrement» a rapporté la presse française.

«Macron menteur», «incompréhensible », de LFI au RN, la grogne des élus

Du côté de la classe politique, c’est le député La France Insoumise (LFI) de Haute-Garonne Hadrien Clouet qui s'est montré le plus virulent, traitant les protagonistes de «traîtres et saboteurs», tout en ajoutant que la vente n’offrait aucune «garantie de production en France» avant de terminer : «souveraineté bradée. Macron menteur».

De son côté, le président de la Commission des finances Éric Coquerel explique que Sanofi a été «gavé d’argent public notamment via le CIR [le Crédit d’Impôt recherche, ndlr.]» et de rappeler qu’il y a quelques mois le Doliprane était introuvable en France. En effet, durant l’hiver 2022, d’importantes pénuries de médicaments avaient frappé le pays. Enfin, le député de Marseille Sébastien Delogu a de son côté insisté sur la rémunération de la vice-présidente de Sanofi qui touchera «200 millions d’euros pour avoir vendu la filiale Doliprane à un fonds américain».

La critique était symétrique à droite avec Éric Ciotti, à la tête de son parti l’Union des Droites Républicaines (UDR), qui a lui insisté sur le fait qu'une centaine de médicaments sans ordonnance «sont en voie de passer dans le giron du fonds américain» et d’évoquer la nécessité de «protéger notre souveraineté en matière de santé».

Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella s’est de son côté ému des «risques sur notre souveraineté sanitaire et sur l’emploi» et d’ajouter : «il serait incompréhensible que l’État laisse faire».

L’économiste Maxime Combes a lui rapporté, toujours sur le réseau social X, certaines dates clefs autour du Doliprane, médicament à base de paracétamol, notamment lorsqu'Emmanuel macron avait appelé en juin 2023 à la «relocalisation de la production» de ce principe actif.

Du côté de l’exécutif français. Le nouveau ministre en charge de l'Industrie Marc Ferracci, «prend acte de cette décision, tout en rappelant aux deux parties les points de vigilance du gouvernement, tant sur le plan économique que sanitaire», selon un communiqué de son ministère.

Ferracci a également qualifié CD&R de «fonds d’investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d’Opella ainsi que pour les sites implantés en France».

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