Destitution d’Emmanuel Macron : la procédure rejetée par la commission des lois
La commission des lois de l'Assemblée nationale a rejeté ce 2 octobre la procédure de destitution d'Emmanuel Macron déposée par LFI. Les Insoumis n’ont pas pu compter sur le soutien de l'ensemble de leurs alliés du NFP et se sont attirés les foudres de la droite et du centre.
Avec 15 voix pour et 54 contre, la commission des lois de l’Assemblée nationale a largement rejetée ce 2 octobre la procédure de destitution initiée par La France Insoumise (LFI).
Lors de ce scrutin, les Insoumis n’ont visiblement pas pu compter sur le soutien de tous leurs alliés du Nouveau Front Populaire (NFP) et ont été vivement critiqués, tant dans les rangs du camp présidentiel que dans ceux du Rassemblement national (RN).
❌🏛️ La commission des lois de l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de résolution visant à tenter d'engager la procédure de destitution à l’encontre d'@EmmanuelMacron (15 pour, 54 contre).#DirectANpic.twitter.com/VmyU9yyezX
— LCP (@LCP) October 2, 2024
Il reviendra désormais à la conférence des Présidents de se prononcer sur un examen du texte en séance publique. Celui-ci peut avoir lieu dans les treize prochains jours.
Dans les rangs de la coalition au pouvoir, c’est l’ancienne ministre Aurore Bergé (Renaissance) qui s’est indignée en séance de ce «coup de communication».
«La vie parlementaire n'est pas une farce» : la démarche des Insoumis vivement critiquée
«Notre responsabilité est avant tout de stabiliser notre pays et de le rassembler, non de jouer les Robespierre aux petits pieds en espérant rejouer la Terreur» a lancé la députée des Yvelines, en séance, fustigeant notamment les «outrances» et les «mensonges» de LFI, estimant que la «la vie parlementaire n'est pas une farce».
«Merci aux députés d'avoir logiquement mis fin au cirque de La France Insoumise» a pour sa part commenté sur X le président des Jeunes avec Macron Ambroise Méjan.
Par 54 voix contre 15, les députés rejettent massivement la destitution du président de la République demandée par LFI 👇
— Aurore Bergé (@auroreberge) October 2, 2024
"Utiliser la destitution comme outil de combat politique, c'est jouer avec la démocratie. La vie parlementaire n'est pas une farce. Protégeons notre… pic.twitter.com/R2tKALJapN
«La meilleure façon de priver monsieur Macron de ses fonctions présidentielles, eût été de faire en sorte qu'il n'y accédât pas», a déclaré du côté du RN, le député du Var Philippe Schreck.
Le RN rappelle à LFI les désistements de ses candidats lors des législatives
«Ceux qui crient à la destitution dans une démarche de communication sont ceux qui ont voté et appelé à voter pour Emmanuel Macron que ce soit en 2017 ou en 2022» a-t-il poursuivit, taclant également les «basses manœuvres politiciennes» lors des dernières législatives notamment marquées par des désistements de candidats NFP au profit de ceux du camp présidentiel.
De leur côté, les Insoumis s’en sont pris aux oppositions qui n’ont pas voté en faveur de leur initiative. Le député du Val-de-Marne Louis Boyard a ainsi publié un message sur X dans lequel il commentait le refus du RN de voter en faveur d'une destitution du président français : «Macron c’est le système. Marine Le Pen est son assurance vie».
Le 29 septembre, le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard avait lui évoqué le risque d’un vote négatif de ses alliés socialistes, affirmant auprès d'une radio publique que «si monsieur Glucksmann et d’autres au Parti socialiste veulent permettre à Emmanuel Macron de continuer sa politique, je le regrette mais ce n’est pas notre position».