La France va vendre à l’Arménie des canons Caesar

La France va vendre à l’Arménie des canons Caesar© Valentine CHAPUIS Source: AFP
Un canon automoteur Caesar au Salon international de défense et de sécurité terrestre et aérienne Eurosatory, à Villepinte, banlieue nord de Paris, le 16 juin 2024 (photo d'illustration).
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Le ministre français de la Défense a annoncé, ce 18 juin, la signature d’un contrat d’achat de canons Caesar par l’Arménie. Un accord qui s’inscrit dans un rapprochement entre Erevan et Paris qui agace Bakou, à l’heure même où un accord de paix est espéré entre les deux pays du Caucase après trois décennies de conflits.

«Nous continuons de renforcer notre relation de défense avec l’Arménie», s’est félicité ce 18 juin au matin le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, sur X (ex-Twitter), annonçant la signature par l’Arménie d’un contrat d’acquisition de canons automoteurs Caesar.

Aucun détail n’a été donné, tant au niveau du nombre d’unités concernées que de la date de leur livraison. Sur la photo diffusée par Sébastien Lecornu, celui-ci tient avec son homologue arménien, Souren Papikian, un modèle réduit de cette pièce d’artillerie de 155 mm.

Risque d'un nouveau conflit: Bakou dénonce la responsabilité de Paris

Cette annonce survient alors que les relations entre la France et l’Azerbaïdjan ne cessent de se dégrader depuis la reconquête en septembre dernier du Haut-Karabagh par les troupes azerbaïdjanaises, le président Ilham Aliev reprochant à la France de soutenir l’Arménie.

Dernier épisode en date, l’annonce mi-avril du rappel par le Quai d’Orsay de son ambassadeur à Bakou. La diplomatie azerbaïdjanaise avait, en retour, fustigé «les menaces» et «les pressions» de Paris.

C’est le feu vert donné depuis Erevan, début octobre, par la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna «à la conclusion de contrats futurs» pour fournir des équipements militaires à l’Arménie «sans aucun esprit d’escalade» qui a mis le feu aux poudres. Une annonce par Paris qu’avait fustigé le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, assurant alors que «si un nouveau conflit survenait dans la région, la France en serait la cause».

Quelques semaines plus tard, Sébastien Lecornu avait annoncé la signature entre l’Arménie et le groupe Thales d’un contrat portant sur l'acquisition de trois radars GM200. Le ministre français avait également dévoilé une lettre d'intention d'achat d'Erevan à MBDA pour des systèmes antiaériens Mistral.

Une vente rendue possible par le conflit ukrainien ?

Mi-novembre, un analyste militaire, chercheur à l’Institut de recherche politique appliquée d’Arménie, révélait que la France avait livré à Erevan, via la Géorgie, une vingtaine de véhicules blindés de transport de troupes Bastion. Une livraison confirmée, deux semaines plus tard, par un rapport du Sénat. Blindés qui allaient «être rejoints par 26 autres véhicules du même type en cours de production», selon cette même source.

Dans ce rapport, les auteurs ont préconisé «que la livraison des systèmes d'artillerie Caesar à l'Arménie soit étudiée compte tenu de l'efficacité de ce matériel et des nouvelles capacités de production de Nexter en 2024». Des capacités de production qui ont été rehaussées dans le cadre du conflit ukrainien. L’un des auteurs du document, la sénatrice Conway-Mouret, avait appelé à ne pas répéter «les erreurs commises avec l’Ukraine», en l’occurrence, la livraison «tardive», selon elle, d’«équipements» qui lui auraient été «immédiatement nécessaires». «Il en va de même pour l'Arménie et les autres démocraties issues de l'ex-URSS qui attendent notre aide», avait défendu cette élue socialiste.

«L’économie de guerre est une opportunité pour nos industriels»

Pour sa part, Sébastien Lecornu ne s’est jamais caché de vouloir surfer sur l’«opportunité» offerte par le conflit ukrainien à l’industrie française d’armement. «L’économie de guerre est une opportunité pour nos armées, mais aussi pour nos industriels», déclarait-il mi-janvier au Parisien, quelques heures seulement avant l’annonce par son ministère du lancement d’une «coalition artillerie» en faveur de l’Ukraine.

Des industriels qui, selon le ministre français, «ont tout intérêt à cette mise en tension, car la capacité à livrer rapidement les équipements deviendra un des critères du succès à l’exportation», ajoutait-il auprès du Parisien. Plus tôt, celui-ci annonçait que Nexter, le fabricant français du Caesar, avait diminué de moitié le temps nécessaire à la fabrication d’un de ces canons automoteurs.

Niveau timing, l’annonce de cette signature à Paris survient alors qu’Erevan et Bakou sont en pleins pourparlers afin de résoudre leurs différends territoriaux. Au cours de ces 30 dernières années, les deux pays voisins se sont affrontés à plusieurs reprises. En vue de préparer cet accord, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont entrepris de définir le tracé de leur frontière commune.

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