France : Nicolas Sarkozy à nouveau jugé dans l’affaire Bygmalion
- Avec AFP
Le procès en appel de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, condamné dans l’affaire dite «Bygmalion», a débuté le 8 novembre. En première instance, il avait été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir dépassé le plafond légal de dépenses de sa campagne.
Nicolas Sarkozy est revenu le 8 novembre devant les tribunaux pour une affaire de financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012, nouvelle étape dans l'agenda judiciaire chargé de l'ex-président.
En première instance dans cette affaire dite «Bygmalion», Nicolas Sarkozy avait été condamné, en 2021, à un an de prison ferme pour avoir dépassé le plafond légal de dépenses de sa campagne, la peine maximale alors prévue par la loi. Il avait aussitôt fait appel, dénonçant une condamnation «injuste» et promettant d'aller «jusqu'au bout». L'ex-chef de l'Etat (2007-2012), apparu décontracté avant l'ouverture de l'audience en appel, est attendu à la barre le 23 novembre.
Contrairement à ses coprévenus, Nicolas Sarkozy, âgé de 68 ans, n'est pas mis en cause pour le système de fausses factures lui-même, imaginé pour masquer l'explosion des dépenses de sa campagne (près de 43 millions d'euros, alors que le plafond légal était de 22,5 millions).
Dix anciens cadres de la campagne, de l'UMP – aujourd'hui Les Républicains – ou de la société Bygmalion, ont eux fait appel, de façon totale ou partielle, de leur condamnation pour «financement illégal de campagne», faux, escroquerie, abus de confiance ou complicité de ces infractions.
Révélé deux ans après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, le scandale avait entraîné des déflagrations politiques en série à droite. Dans le jugement en première instance, le tribunal avait pointé les «sommes extrêmement conséquentes» en jeu et des faits commis par «des professionnels avertis» pour justifier les peines prononcées.
Epinglé pour son absence lors de son premier procès
Concernant Nicolas Sarkozy, il avait estimé que l'ancien locataire de l'Elysée avait «poursuivi l'organisation de meetings» électoraux, «demandant un meeting par jour», alors même qu'il «avait été averti par écrit» du risque de dépassement des dépenses.
Comme elle l'avait fait devant le tribunal correctionnel, la défense de Nicolas Sarkozy a plaidé le 8 novembre que la cour ne pouvait pas «rechercher la responsabilité pénale» de l'ex-président pour dépassement du plafond légal de ses comptes de campagne, ce point ayant déjà été sanctionné par le Conseil constitutionnel. En juillet 2013, la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire avait rejeté les comptes de campagne du candidat, pour un dépassement alors estimé à 446 000 euros.
En première instance, l'ex-chef de l'Etat s'était aussi fait épingler pour son absence par le parquet. Il ne s'était déplacé que le jour de son interrogatoire, la procureure y voyant une «totale désinvolture», démontrant que le prévenu s'estimait «au-dessus de la mêlée».
Nicolas Sarkozy est loin d'en avoir fini avec les tribunaux. Il comparaîtra notamment pour corruption en 2025 pour les soupçons de financement libyen de sa précédente campagne présidentielle, celle, victorieuse, de 2007, et a formé un recours contre sa condamnation en appel à trois ans de prison, dont un ferme, dans une affaire de corruption d'un haut magistrat.
Il vient par ailleurs d'être inculpé début octobre dans un volet de l'affaire libyenne lié à la rétractation de l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.