Attaque du car de l'Olympique lyonnais à Marseille : l'inquiétude monte à neuf mois des JO

Le car de l’équipe de football de l’Olympique lyonnais a été pris pour cible le 29 octobre à Marseille en marge du match opposant l’OM à l’OL. L’entraîneur du club rhodanien Fabio Grosso a été grièvement blessé et le match reporté. L’inquiétude se fait sentir à neuf mois du début des Jeux olympiques.

Inquiétude à moins d’un an des Jeux olympiques. Le 29 octobre, le car de l’Olympique lyonnais a été attaqué en marge d’une rencontre de football à Marseille. Une agression qui a entraîné de lourdes blessures pour l’entraîneur de l’OL Fabio Grosso mais aussi le report du match. Du côté des commentateurs sportifs et de certains responsables politiques, l’inquiétude monte en vue des JO de Paris 2024.

«Moi j’ai peur»

«Il va y avoir des Jeux olympiques dont la cérémonie d'ouverture va se dérouler sur 12 kilomètres. Moi j'ai peur» : le commentateur et ancien joueur de football Jean-Michel Larqué a fait part de son inquiétude en vue des JO prévus à Paris en 2024. Une déclaration faite dans l’émission «l’After foot» de la radio RMC, quelques heures seulement après les incidents. Le commentateur faisait notamment référence à la cérémonie d’ouverture des Jeux qui doit se dérouler le 26 juillet le long de la Seine.

Gérald Darmanin, sur BFMTV, a rapporté «cinq policiers blessés et neuf interpellations», avant de réclamer des sanctions administratives et sportives. Le 29 octobre, le ministre de l'Intérieur s'était félicité de la «réussite de la Coupe du monde de rugby» en matière de sécurité. Cependant, 130 policiers ont été blessés cette année en marge des matchs de football, a-t-il indiqué.

En mai 2022, le ministre avait été vivement critiqué suite au fiasco de la finale de la Ligue des champions entre le Real Madrid et Liverpool. Plusieurs milliers de délinquants s'étaient introduits dans le Stade de France. Gérald Darmanin avait alors accusé plusieurs «milliers de supporters britanniques sans billets».

Les images de l’attaque contre le car lyonnais ont été diffusées sur les réseaux sociaux par le porte-parole du  Syndicat indépendant des commissaires de police Matthieu Valet, qui évoque un véhicule «littéralement assiégé malgré l’escorte des policiers».

Dans le petit monde du football français, les déclarations pour dénoncer ces violences se sont multipliées. L’ancien joueur devenu commentateur sur Amazon Prime Jérôme Alonso s’est ainsi emporté au bord de la pelouse : «La prochaine étape, c'est quoi ? C'est le mort ?»

Indignation politique à Marseille

La ministre des Sports Amélia Oudéa-Castéra s’est émue sur X (ex-Twitter) des «actes inadmissibles [qui] nient les valeurs mêmes du football et du sport». Et d’ajouter que les «auteurs doivent tous être retrouvés et sévèrement sanctionnés». «Le foot n'est pas un cas désespéré, mais il devrait s'inspirer du rugby», a-t-elle encore estimé ce 30 octobre, lors de la conférence de presse du bilan de la Coupe du monde de rugby. 

Le maire Divers gauche de Marseille Benoit Payan a condamné l’attaque du car et des joueurs de l’OL et témoigné son soutien à l’entraîneur blessé.

De nombreux élus marseillais de droite ont également dénoncé les agissements des supporters marseillais ayant attaqué le car. Le sénateur Reconquête des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier a déclaré en avoir «assez de ces racailles». Le député RN du même département Franck Allisio a quant à lui évoqué des «racailles» qui «font honte à Marseille».

Selon les informations de RMC Sport, le match devrait être reporté au 6 décembre. Les incidents s’étant déroulés hors des tribunes, l’Olympique de Marseille ne risque normalement pas de se voir imposer un match à huis clos, cette sanction ne concernant que des faits constatés dans les enceintes sportives, selon le règlement disciplinaire de la Ligue de football professionnel.