France : un jeune décède après un refus d'obtempérer dans les Yvelines

Un adolescent de 16 ans a trouvé la mort le 6 août des suites d’une collision avec un véhicule de police à Elancourt, dans les Yvelines, après un refus d’obtempérer. Dix semaines après la mort de Nahel, ce drame divise encore la classe politique.

Sefa, 16 ans, a trouvé la mort le 6 septembre au soir à l'hôpital Beaujon à Clichy dans les Hauts-de-Seine, quelques heures après avoir été percuté à moto par une voiture de police à Elancourt, dans les Yvelines.

Selon le journaliste de Valeurs actuelles Amaury Bucco, le jeune garçon s'adonnait à un rodéo sur une moto-cross lorsqu'il a croisé la route d'une première voiture de police, qui l'a pris en chasse parce qu'il refusait de s'arrêter. Une fois arrivé à un carrefour, il a percuté un second véhicule de police.

La victime aurait d’abord fait un arrêt cardiaque avant d’être conduite à l'hôpital dans un état critique, où des tensions auraient eu lieu entre des jeunes du quartier et du personnel hospitalier. Le conducteur, lui, serait connu des services de police pour port d'arme et harcèlement sur mineur de 15 ans.

Une guerre de position

Même drame ou presque, et mêmes conséquences. Si pour l’heure le décès d’un jeune garçon âgé de 16 ans après un refus d’obtempérer n’a pas provoqué d’émeutes, les réactions politiques semblent suivre celles du précédent incident de manière symétrique.

Ainsi, du côté de la Nupes, le député écologiste Aurélien Tâché a fustigé avant même le décès du jeune garçon des «abus policiers [qui] risquent d’entraîner un nouveau mort». Le président insoumis de la Commission des finances Éric Coquerel s’est montré plus prudent, en affirmant sur le réseau social X (Ex-Twitter) : «Quelles que soient les circonstances exactes de ce décès, il n’est pas supportable de trouver la mort à 16 ans pour un refus d’obtempérer.» A droite, le député Rassemblement national des Bouches-du-Rhône Romain Baubry a tenu à apporter son soutien aux «deux policiers qui, après avoir tenté d’interpeller un délinquant, se retrouvent injustement en GAV pour prouver leur innocence».

Si l’opposition entre défenseurs et détracteurs des policiers semble reprendre forme, de nombreux élus se sont gardés de réagir. C’est aussi le cas de Gérald Darmanin, qui n’a pas encore communiqué sur ce drame ce 7 septembre au matin.

Deux enquêtes et deux gardes à vue

Le parquet de Versailles a ouvert deux enquêtes : une pour «refus d'obtempérer» et l'autre pour «homicide involontaire par conducteur». Deux policiers ont été placés en garde à vue, probablement les deux agents qui étaient à bord de la voiture de police.