Affaire des « no go zones » : la mairie de Paris va porter plainte contre Fox News (VIDEO)
La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé son intention de poursuivre en justice la chaîne de télévision américaine Fox News après les reportages contestés de cette dernière sur les fameuses “no go zones” dans la capitale française.
« On a insulté, on a nuit à l'image de la ville en rapportant des informations qui sont mensongères. J'envisage effectivement d'avoir recours à la justice pour que ces propos soient sanctionnés. L'image de Paris a été atteinte et je souhaite que l'honneur de Paris soit lavée », a déclaré Anne Hidalgo dans une interview avec la correspondante de CNN Christiane Amanpour mardi 20 janvier.
VIDEO: @Anne_Hidalgo tells @camanpour her city will sue @FoxNews after they "insulted" Paris: http://t.co/5C5I39S0cMpic.twitter.com/BUoUb5DKKS
— CNN International (@cnni) January 20, 2015
Hidalgo a précisé contre quelle chaîne de télévision elle allait porter plainte: « Fox News, voilà le nom de cette chaîne de télévision ». La décision prise par la maire de Paris d’attaquer la chaîne de télévision américaine en justice vient en réponse à de nombreux reportages mensongers qui décrivent certains quartiers de Paris et plusieurs villes de l’Angleterre comme des zones de non-droit interdites aux non-musulmans et aux autorités en général. La chaîne s’est intéressée aux conditions de vie des musulmans en Europe après les attentats terroristes dans les locaux de Charlie Hebdo et dans le supermarché HyperCasher commis les 7-9 janvier à Paris par des Français de confession musulmane.
Fox News s’est excusée plusieurs fois à l’antenne d’un certain nombre d’erreurs factuelles qu’elle aurait « laissées passer sans revérification et correction des faits ». Le journaliste de Fox News Nolan Peterson, présenté comme « spécialiste des zones de conflit », a comparé le 10 janvier à l’antenne les soit-disant « zones de non-droit » parisiennes à des endroits en Afghanistan, en Irak et au Cachemire où la jeunesse porterait des T-shirts « Oussama Ben Laden ».
Fox News apologizes for expert calling Birmingham ‘totally Muslim no-go zone’ http://t.co/JCYDRkJqbUpic.twitter.com/OVeOFvTI7x
— RT UK (@RTUKnews) January 18, 2015
La chaîne américaine a retiré certains reportages contestés de son site mais en a laissés d’autres. Le 12 janvier, Fox News a décrit les soit-disant « zones de non-droit » parisiennes comme des quartiers où « la police et les touristes n’osent pas aller » et où « le gouvernement a largement cédé son autorité à des bandes de musulmans pauvres et aliénés ».
#FoxNewsFacts No Fox, those aren't no go zones and these places certainly do not look like Iraq. Ever been to Paris? pic.twitter.com/9JDQJoO1Pw
— Lucas (@TexanFrenchie) January 14, 2015
Entre-temps, les chaînes de télévision françaises se sont bien moquées de ces reportages, à l’image de l’émission Le Petit Journal sur Canal + qui a envoyé un correspondant dans les « zones de non-droit » pour interroger les citoyens sur le danger de ces quartiers.
« Est-ce que vous avez vu des gens passer en T-shirts de Ben Laden ? », a demandé le correspondant de l’émission à un habitant de Belleville.
« Non, non », a répondu l’homme perplexe. « Des maillots du PSG et de Marseille - oui », a ajouté la personne en se référant aux deux clubs « ennemis jurés » du championnat français de football.
Un autre épisode du « Petit Journal » a parodié les journalistes de Fox News envoyés dans ces quartiers soi-disant infréquentables.
Les faux journalistes de Fox News, appelés Mike et John dans le programme, décrivent ironiquement Paris comme « la ville la plus dangereuse dans le monde » dans laquelle tous les chauffeurs de taxi porteraient des « barbes d’islamistes ».
« Mon Dieu ! un Couscous ! » a crié un journaliste en pointant un restaurant de cuisine orientale.
« Very dangerous couscous in Paris ! », s’est exclamé le faux reporter de Fox News dans un anglais approximatif.
Anissa Naouai, animatrice de l’émission In the Now sur RT, a appelé Fox News à présenter des excuses pour récupération des attentats à Paris à des fins de propagation de son propre message favorable au port d’armes.