Elisabeth Borne huée par 200 opposants à la réforme des retraites à l'hôpital de Rodez
- Avec AFP
Environ 200 manifestants ont accueilli Elisabeth Borne sous les huées, ce 7 avril devant l'hôpital de Rodez (Aveyron), afin de marquer leur opposition à la réforme des retraites.
Les actions de protestation se poursuivent contre le projet de réforme des retraites, que le gouvernement a fait adopter sans vote par l'Assemblée nationale en faisant usage du fameux article 49.3 de la Constitution. Ce 7 avril, Elisabeth Borne a été huée par quelque 200 manifestants à l'hôpital de Rodez, dans l'Aveyron.
«Elisabeth Borne, par ta seule présence, l'Aveyron il est souillé», «Macron démission», ont chanté en cœur les manifestants réunis à l'appel de l'intersyndicale, lorsque Elisabeth Borne est arrivée aux alentours de midi en voiture, entourée d'un balai de véhicules de police.
Élisabeth Borne arrive à l'hôpital de Rodez sous très haute protection policière... pic.twitter.com/pMJCojmymr
— Gauvain Bernard ✌🐢 (@BernardGauvain) April 7, 2023
#ReformeDesRetraites
— viàOccitanie (@viaOccitanieTV) April 7, 2023
La Première ministre @Elisabeth_Borne huée par les manifestants à son arrivée à #Rodez
La cheffe du gouvernement est accompagnée des ministres de la santé François Braun et de la déléguée chargée de l'organisation territoriale @agnesfirminpic.twitter.com/8l2uyWtW08
Alors que le chef du gouvernement s'est déplacé pour aborder des questions de santé, David Gistau, secrétaire général de l'Union départementale de la CGT de l'Aveyron, a dénoncé «un coup de communication de la Première ministre pour qu'on passe à autre chose» que la réforme des retraites. «On veut montrer qu'y compris dans les territoires ruraux, la colère est forte» contre le gouvernement et la réforme, a-t-il déclaré à l'AFP.
On veut montrer qu'y compris dans les territoires ruraux, la colère est forte
«On ne veut pas cautionner sa stratégie : qu'elle vienne quand elle veut mais dans un autre contexte, on n'est pas des lapins de six semaines», a renchéri Jean-François Chaliez, infirmier à l'hôpital psychiatrique Sainte-Marie de Rodez et délégué syndical Unsa, également cité par l'agence de presse. «Ça fait 40 ans que je travaille et c'est un métier pénible. Nous demander deux ans de plus, de partir à 64 ans, ce n'est pas possible», a-t-il complété.
«Je voudrais qu'elle vienne nous écouter, voir ce qu'il se passe sur le terrain», a également regretté Marie-Rose Antonio, infirmière au centre hospitalier de Saint-Geniez-d'Olt et syndiquée à la CGT, qui déplore le «manque de médecins» à l'hôpital.
L'appui de Gilets jaunes et de lycéens
Derrière une banderole «Tous ensemble pour le retrait de la réforme des retraites» flottaient de nombreux drapeaux de la CGT, mais aussi quelques-uns de la CFDT, de Force ouvrière, de l'Unsa ou encore de Solidaires. Quelques Gilets jaunes et lycéens ont aussi rejoint le mouvement.
«Posez les matraques, vous êtes en Aveyron», ont crié des manifestants rigolards au cordon de CRS qui leur bloquait l'accès au parking de l'hôpital depuis leur arrivée à 9h30.
Lors de sa visite dans l'Aveyron, Elisabeth Borne a insisté sur son parfait «alignement» avec le président de la République et a appelé à un «apaisement dans le pays» face à la crise des retraites.
Le gouvernement et les syndicats attendent le 14 avril une décision du Conseil constitutionnel sur la conformité de la réforme, qui sera précédée la veille par une nouvelle journée de mobilisation.