Après les américains, ce sont visiblement les Allemands qui ont mis sur écoute le ministre des Affaires étrangères français. La radio publique allemande Berlin-Brandebourg rapporte en effet aujourd’hui que les services secrets allemands ont espionné Laurent Fabius.
La radio a donné, ce mercredi, de nouveaux détails dans l'affaire d'espionnage qui embarrasse depuis plusieurs mois la chancellerie allemande. «Laurent Fabius a été mis sur écoute par le BND», les services de renseignement extérieurs allemands, souligne sans préciser ses sources la radio.
Le BND avait déjà été accusé d'avoir écouté pour le compte de l'agence de renseignement américaine NSA des responsables du ministère français des Affaires étrangères, de la présidence française et de la Commission européenne. Mais jamais le nom d’un haut responsable comme Laurent Fabius n’avait filtré jusque-là.
Et ce n’est peut-être pas terminé, car la radio berlinoise évoque une liste de 900 pages de «sélecteurs» (numéros de téléphone, emails, adresses IP) utilisés par le BND et à laquelle ont eu accès des députés allemands. «L'examen des sélecteurs du BND va encore durer des mois afin de clarifier pourquoi, quand et combien de temps étaient branchés les sélecteurs et qui a été dans le détail mis sur écoute», précise le média allemand qui rappelle insidieusement qu’Angela Merkel avait estimé, après des révélations sur la mise sur écoute de son téléphone que «l’espionnage entre amis, cela ne va pas du tout».
La radio affirme aussi que Laurent Fabius n’est pas le seul à avoir été écouté. Selon le média, la Cour internationale de justice de la Haye, l'Unicef, l'organisation mondiale de la santé (OMS), le FBI, la radio financée par les Etats-Unis Voice of America ou encore «de nombreuses d'entreprises européennes et américaines, dont l'entreprise d'armement Lockheed aux Etats-Unis» auraient été ciblées par les renseignements allemands.