Entretiens

Entretien avec Olivier Berruyer : «Le complotisme autorisé, c'est le complotisme anti-russe»

L'animateur du site Les Crises a accordé un entretien à RT France pour expliquer sa démarche de désenfumage face aux rumeurs qui ont circulé début août sur une influence de la «russosphère» dans l'ampleur prise par l'affaire Benalla sur Twitter.

EU DisinfoLab, qui se présente comme une ONG luttant contre les fausses informations, a publié une étude début août sur un présumé gonflage artificiel du nombre de réactions sur Twitter par ce qu'elle a qualifié de «russosphère». Médias et hommes politiques proches d'Emmanuel Macron, en plein embarras sur l'affaire Benalla, se sont immédiatement emparés de cette allégation pour la diffuser. Pour Olivier Berruyer, l'animateur du site Les Crises, spécialisé dans l'économie et la géopolitique, c'est avec une grande facilité que l'on a tendance, aujourd'hui en France, à pointer du doigt les Russes, sans aucune vérification et dans n'importe quel type d'affaires.

Dans un entretien accordé à RT France, il est également revenu sur l'identité de EU DisinfoLab, ses fondateurs, ses réseaux, sa méthodologie, après que cette officine financée par Twitter a publié des milliers de noms dans un fichier, provoquant l'indignation de très nombreux internautes. Olivier Berruyer ne compte d'ailleurs pas s'arrêter là, il invite les internautes concernés à prendre contact avec lui pour poursuivre une action communes et plus large, en le contactant via son site Les Crises.

Olivier Berruyer a publié un décryptage complet en deux parties ces 7 et 9 août sur le site Les Crises, dans lequel il a largement enquêté sur l'identité de EU DisinfoLab. Prétendant lutter contre la désinformation, cette organisation a publié une étude, reprise abondamment dans les médias et aussi par le gouvernement, qui prétendait dans un premier temps que près de la moitié des tweets sur l'affaire Benalla ont émané de comptes liés à la sphère «russophile». Or, le 8 août, l'organisation a finalement publié les dernières conclusions de son étude ne faisant plus état d'une quelconque influence russe.

Lire aussi : Olivier Berruyer : «On est passé de la russophobie à la russophilophobie»