Tulsi Gabbard, membre du Congrès américain, a appelée de nouveau les Etats-Unis à cesser d’aider les terroristes comme Al Qaïda et Daesh, tandis que son invité à une allocution présidentielle au Congrès, une militante kurde des droits des réfugiés, a appelé à mettre fin à la politique américaine de «changement de régime en Syrie».
Alors que beaucoup de démocrates ont invité des immigrés à assister au discours du président américain Donald Trump, prononcé devant la session conjointe du Congrès mardi le 28 février – Tulsi Gabbard, une démocrate d’Hawaï, a accueilli Tima Kurdi, tante d’un garçon de 3 ans noyé aux côtes de la Turquie en septembre 2015. Les images du corps d’Alan Kurdi sont rapidement devenues un symbole de la détresse des réfugiés syriens, et ont poussé les Etats-Unis à intensifier ses efforts pour renverser le gouvernement syrien, ce qui a aggravé effectivement leurs souffrances.
Mercredi le 1 mars, Tima Kurdi a rejoint Tulsi Gabbard lors d’une conférence de presse au Capitole et a appelé le président américain à «renoncer à leur plan du changement de régime en Syrie.»
«La question la plus importante, c’est comment il faut traiter ces gens qui ont quitté leurs maisons», explique la congressiste, en attirant l’attention sur le projet de loi qu’elle a proposé à cette session du Congrès. Son «Acte de suspension des livraisons d’armes aux terroristes» ou HR 608, interdirait l’utilisation des fonds des contribuables américains pour appuyer les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique.
«Pendant des années, notre gouvernement fournissait un soutien, tant direct qu’indirect, à ces activistes des groupes armés, qui travaillent directement avec ou sous le commandement d'organisations terroristes, telles que Al-Qaïda et l’Etat islamique, qu'ils ont tout fait pour renverser le gouvernement syrien», Gabbard a déclaré.
Tulsi Gabbard a voyagé en Syrie en janvier avec une mission d’enquête, où elle rencontré le président syrien Bachar el-Assad. Elle a également visité Alep, qui a été libérée en décembre des rebelles islamistes dirigés par Jabhat Fateh al-Cham, une filiale d’Al-Qaïda anciennement connue comme Jabhat al-Nosra.
L’investissement du Pentagone de 500 millions de dollars, destiné à entraîner et équiper les rebelles «modérés» en Syrie pour qu’ils luttent contre l’Etat islamique et contre Damas, a abouti à une catastrophe en 2015, quand la majorité des combattants se sont rendus ou enfuits à al-Nosra, avec toutes leurs armes financées par les Etats-Unis. En fin de compte, le programme n’a produit que «cinq ou six» stagiaires, à la consternation du Congrès.
Compte tenu de ce fiasco, Tulsi Gabbard a proposé son premier projet de loi en décembre 2016. Son voyage ultérieur en Syrie a suscité l’indignation de décideurs de la politique étrangère américaine et des principaux médias qui l’ont qualifiée de «porte-parole d’Assad».
Tom Garrett, membre du Congrès (un représentant républicain, Virginie) et vétéran de l’armée américaine, s’est prononcé en faveur de HR 608, en déclarant que l’objectif de la politique américaine en Syrie devrait être la paix.
«Tulsi comprend que les livraisons d’armes aux soi-disant «rebelles» en Syrie n’ont causé que plus d’effusion de sang, plus de souffrance, en créant plus de réfugiés», Tuma Kurdi a annoncé ce mardi. «Une solution militaire en Syrie n’est pas une réponse. J’espère que le président Trump va cesser d’armer les terroristes et qu’il s’engagera dans une solution politique en Syrie, ce qui est le seul moyen de rétablir la paix».