«Si les juifs de France émigrent en Israël, c'est parce qu'ils savent qu'ils n'y seront pas traîtés comme des citoyens de deuxième zone», a expliqué Roger Cukierman, rappelant que le contexte d'insécurité actuel sur le territoire français pousse les juifs à quitter l'Hexagone.
Un choix pour le moins paradoxal, étant donné que pour le président du CRIF, «ceux qui partent [en Israël] rejoignent un pays où l'insécurité est encore plus grande». Néanmoins, le fait que la communauté juive soit depuis plusieurs mois «une des cibles principales des djihadistes sur le sol français», constitue pour les juifs une raison évidente de leur départ de France «plus que les autres citoyens».
Roger Cukierman se dit cependant «impressionné» par les mesures prises par le gouvernement de Manuel Valls pour endiguer le sentiment d'insécurité ressenti par les juifs de France et faisant «le maximum d'efforts» pour encourager les juifs à rester dans l'Hexagone, notamment par le déploiement depuis un an, de 10 000 soldats et policiers aux abords des lieux de culte et des écoles juives.
Sur le port de la kippa, Rony Brauman s'est complétement planté, comme à son habitude
Le président du CRIF a également évoqué le sujet du port de la kippa dans les lieux publics. En effet, suite à l'agression d'un enseignant juif en pleine rue à Marseille, le président du consistoire israélite de la ville avait conseillé aux juifs de s'abstenir de la porter. Roger Cukierman a indiqué que, selon lui, il s'agissait là d'une «démonstration de faiblesse» qui «ne devrait pas être exprimée en public par le représentant d'une communauté».
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Roger Cukierman en a par ailleurs profité pour tâcler violemment l'ancien président de Médecins Sans Frontières Rony Brauman, qui avait récemment estimé que le port de la kippa constituait «un signe d'allégeance à la politique israélienne». «Il s'est complétemement planté, comme il a l'habitude de le faire», a martelé le président du CRIF, ajoutant que le port de la kippa «n'a rien à voir avec la politique d'un Etat et constitue un signe d'adhésion religieuse».
Autre personnage à s'attirer ses foudres, l'intellectuel Emmanuel Todd, dont les thèses relèvent selon lui d'un «fanatisme droit-de-l'hommiste». «Il n'a rien trouvé de mieux à faire que de critiquer les 4 millions de personnes qui sont descendues dans les rues le 11 janvier 2015 [après les attaques contre Charlie-Hebdo] sous prétexte que ces gens n'étaient pas solidaires envers les pauvres victimes de l'Occident», a-t-il conclu.