Interrogé le 18 octobre sur RTL, Michel-Edouard Leclerc – qui préside le comité stratégique des centres E.Leclerc – a annoncé que les stations-essence du groupe vendraient jusqu'au 30 octobre leurs carburants «sans marge», c'est-à-dire à prix coûtant. L'homme d'affaire a déclaré avoir pris cette décision après avoir été «chatouillé» par les propos de la ministre de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, qui avait le 12 octobre demandé aux distributeurs de «faire un geste en réduisant leurs marges».
C'est l'Etat qui a les leviers avec le poids des taxes [...] Si ça continue de monter, ça montre que la marge n'est pas chez nous
Le fils du fondateur de l'enseigne E. Leclerc s'est exprimé sur la situation en ces termes : «C'est l'Etat qui a les leviers avec le poids des taxes [...] Si ça continue de monter, ça montre que la marge n'est pas chez nous [...] Si on veut que les prix n'augmentent pas trop, il faut prendre les facteurs d'augmentation, TVA, TIPP... Ce n'est pas dans le camp des entreprises privées». «Les Français se tapent une augmentation du chauffage, des abonnement, des loyers [...] Je vois arriver une vague d'inflation avec d'autres vecteurs, comme la crise des transports et des répercussions énormes sur les exportations et les produits industriels. Il faut se mobiliser, Etat et entreprises privées», a lancé Michel-Edouard Leclerc.
Comme l'a rapporté l'AFP le 18 octobre, les principaux carburants ont encore augmenté de 2 centimes la semaine dernière, selon les chiffres officiels, atteignant ainsi de nouveaux sommets historiques, alors que le gouvernement réfléchit aux moyens d'atténuer l'envolée des prix à la pompe. Cette envolée des prix a également poussé des Gilets Jaunes à se mobiliser à nouveau sur les ronds-points, pour dénoncer la baisse du pouvoir d'achat et la stagnation des salaires.
De son côté, Gabriel Attal a fait savoir le 19 octobre sur RTL que le gouvernement proposerait «d'ici la fin de la semaine» un dispositif «simple, juste et efficace» concernant le prix des carburants pour aider les Français. Il a évoqué «la question des taxes» et celle d'«un chèque, d'une aide spécifique pour les personnes qui utilisent leur voiture et qui subissent cette augmentation». «L'idéal c'est d'avoir une aide directe ciblée sur les personnes qui ont besoin», a-t-il conclu.