Ce 18 octobre sur RMC, Sandrine Rousseau a réitéré sa proposition – déjà évoquée lors de la primaire écologiste rempoter par Yannick Jadot – d'augmenter le prix de l'essence sur cinq ans alors que les tarifs à la pompe connaissent une flambée. «Ça fait partie des choses qui sont pas agréables dans la transformation écologique, mais le carbone est ce qui nous met en danger», a justifié la candidate malheureuse à la primaire écologiste. Elle a également défendu l'idée de conjuguer «un chèque énergie de grande grande ampleur» avec une taxation plus forte des sociétés comme Total ou Engie qui profitent, selon elle, de la hausse des prix du carburant assortie d'un contrôle des prix.
Provoquant la stupéfaction de Jean-Jacques Bourdin, Sandrine Rousseau lui a rétorqué que ces mesures permettraient aux consommateurs d'avoir «moins de pression sur leurs revenus qu'au début». L'augmentation resterait néanmoins «indispensable» selon elle pour lutter contre le réchauffement climatique. «La question aujourd'hui, c'est comment on fait ? Comment on fait pour éviter ce réchauffement climatique dont je rappelle qu'il est un mur de béton armé dans lequel on va à grande vitesse», a-t-elle martelé.
Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir la classe politique. Fabien Roussel (Parti communiste français) a estimé que Sandrine Rousseau serait «totalement déconnectée de la vie de millions de Françaises et de Français». «L’écologie des plus riches est une impasse ! Nous voulons baisser les prix de l’essence de 50 centimes et je donne rendez-vous aux Français ce week-end devant les préfectures», a-t-il lancé.
L'adjoint au maire de la ville de Croix, Antoine Sillani (Les Républicains), a estimé que «pour les "verts" il faut augmenter le prix de l’essence. Délicate pensée pour ceux qui habitent en ruralité. Dogmatisme et déconnexion ! Tout ce que je rejette !».
Jérôme Le Bigaut, adjoint au maire de Clohars-Carnoët (Parti socialiste), a pour sa part défendu le programme d'Anne Hidalgo en l'opposant volontiers à celui d'EELV : «On propose avec Anne Hidalgo de baisser la TVA sur l’essence de 20 à 5.5%. Tout le monde n’habite pas en ville et ne peut pas prendre (que) son vélo pour se déplacer et travailler Mme Rousseau.»
Le délégué général de l’association 40 Millions d'automobilistes, Pierre Chasseray, a fait part de sa stupéfaction sur son compte Twitter : «Europe écologie Les verts par la voix de Sandrine Rousseau annonce clairement l'augmentation du prix de l'essence ! Ne vous trompez pas les amis. Ces gens ne rendent pas les abeilles, ils pourrissent la vie des français...»
Comme l'a rapporté l'AFP le 18 octobre, les principaux carburants ont encore augmenté de 2 centimes la semaine dernière, selon les chiffres officiels. Le litre de gazole valait en moyenne 1,5583 euro, contre 1,5354 euro la semaine précédente, atteignant de nouveaux sommets historiques, alors que le gouvernement réfléchit au moyen d'atténuer l'envolée des prix à la pompe.
L'essence SP 95 a pour sa part atteint 1,6567 euro le litre en moyenne, selon ce pointage hebdomadaire au 15 octobre. Elle a également progressé d'un peu plus de 2 centimes sur la semaine précédente, au plus haut depuis près de 10 ans, sans toutefois battre le record de 2012 (1,6664 euro). Le SP 95-E10 a également progressé dans les mêmes proportions à 1,6287 euro, à son plus haut historique.
Cette envolée des prix a également poussé des Gilets Jaunes à se mobiliser à nouveau sur les ronds-points, pour dénoncer la baisse du pouvoir d'achat et la stagnation des salaires.