Economie

Le TTIP va saper les normes européennes alimentaires, craignent des opposants

Lundi, une nouvelle semaine de négociations sur le Partenariat transatlantique (TTIP) s’ouvrira à Miami, ce qui n’est pas du goût de certains opposants dénonçant le «nivellement par le bas» des normes européennes.

C’est le cas de Nick Dearden, directeur de l’ONG Global Justice Now, qui lutte pour la justice sociale. Selon lui, avant même toute signature du traité, les multinationales US profiteraient des négociations pour pousser l’Union Européenne à accepter d’importer des biens pour l’instant interdits, comme certains OGM.

Citant un article du quotidien d’économie Washington Trade Daily, le militant affirme que Damien Levie, un des négociateurs européens du traité, a laissé échapper que «les négociations sur le TTIP ont aidé à accélérer l’entrée d’OGM et de carcasses de bœuf traitées avec des produits chimiques sur le marché européen». Daerden affirme même que «cinq nouveaux produits» génétiquement modifiés auraient déjà été approuvés.

Un porte-parole de la Commission européenne s’est exprimé sur les accusations, les rejetant en bloc. Il affirme notamment que l’autorisation des carcasses de bœuf date de 2013 et que «cette question n’a pas de relation avec les négociations en cours. Notre position consiste à ne pas abaisser nos normes dans le cadre du TTIP ou de tout autre négociation commerciale», assure-t-il.

Mais le directeur de Global Justice Now reste convaincu que l’harmonisation des législations entre les Etats-Unis et l’Union européenne passera nécessairement, pour cette dernière, par un «nivellement par le bas». Déplorant les mesures déjà prises quant à la sécurité alimentaire, il conclut : «imaginez juste quand le TTIP entrera véritablement en application».

Le projet du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) vise à mettre en place une zone de libre-échange entre les Etats européens et les USA, concernant donc quelques 800 millions d’habitants. L’accord est sujet à controverse en Europe où trois millions de personnes ont déjà signé une pétition contre celui-ci. Le week-end dernier, à Berlin, 250 000 personnes avaient manifesté pour réclamer l’arrêt des négociations.

En savoir plus : Le traité de libre-échange entre l’UE et les USA suscite des manifestations dans les deux ensembles