Plan B d'Air France : 2900 emplois seraient menacés
Quelques jours après l’échec des négociations entre Air France et ses pilotes, la compagnie a présenté aujourd’hui son «plan B» : de nombreux emplois sont menacés.
Il y a deux jours, Air France annonçait l’échec des négociations entre la direction et les pilotes autour de «Perform 2020», un plan de restructuration qui visait à faire voler davantage d’heures aux pilotes «à rémunération constante», c’est-à-dire sans hausse de salaire. L’objectif affiché était une hausse de la productivité et une diminution des coûts pour l’entreprise.
C’est donc un «plan B» que le groupe a présenté aujourd’hui en conseil d’administration, plan qui propose le retrait de 5 lignes et de 14 avions sur le réseau de voyage long courrier. Les syndicats ont ainsi estimé à «300 pilotes, 700 PNC (hôtesses et stewards) et 1900 au sol» les emplois menacés, soit 2900 au total.
Si le PDG d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, a déclaré que l’entreprise allait «privilégier les départs volontaires» aux licenciements, le moins que l’on puisse dire, c’est que le plan n’a pas convaincu les principaux syndicats.
Alexandre de Juniac : Air France va "essayer de privilégier les départs volontaires" http://t.co/fSoXN34G6u
— Snmsac unsa aerien (@UnsaSnmsac) 2 Octobre 2015
Le syndicat de pilotes SNPL a ainsi évoqué, via son président, une «parodie de négociation» visant à mettre en place un «scénario parfaitement huilé, façon thriller» dont les salariés étaient «la victime expiatoire». Evoquant la réduction de l’offre long courrier, il a parlé de «faute managériale», jugeant qu’elle «coûterait beaucoup plus que ce qu'elle rapporterait».
De son côté, l’Etat français, qui est actionnaire de l’entreprise à 17.6% a, selon l’AFP, «appelé à la reprise des négociations entre syndicats et direction, pointant du doigt la responsabilité des pilotes». Le Premier Ministre, Manuel Valls, a estimé que «chacun doit participer à l'effort, notamment les pilotes». Quant à son Ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, il demande aux syndicats de «prendre leurs responsabilités» et appelle à «regarder les chiffres en face». Il assure en outre que «le gouvernement appuie l'entreprise dans la voie des réformes qui sont conduites».
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