Economie

Le chômage en Italie au plus bas depuis 2012, mais les problèmes avec Bruxelles demeurent

L’Office des statistiques italien révèle une baisse du chômage en mai à son plus bas niveau depuis sept ans. Un argument pour Rome, toujours en délicatesse avec Bruxelles sur son budget et sa politique économique.

Est-ce un effet de la politique de soutien au pouvoir d’achat ? Le taux de chômage en Italie est passé sous la barre symbolique des 10% en mai, à 9,9%, une première depuis février 2012, selon des données provisoires publiées lundi par l'Institut national des statistiques (Istat).

Cette annonce est une bonne nouvelle pour la coalition au pouvoir à Rome, critiquée par Bruxelles pour sa politique budgétaire, mais qui affirme qu'elle favorisera la croissance et l'emploi. Avec ces statistiques, le gouvernement de coalition italien pourrait avoir un argument pour défendre une politique proche de celle lancée, avec un certain succès, par les socialistes Portugais à partir de 2016. 

Par rapport à avril, le chômage a reculé de 0,2 point. Il reste néanmoins toujours nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro, qui s'élevait en mai à 7,5% (France 8,4% d’après l’Insee). Parmi les 15-24 ans, la baisse a encore été plus importante (-0,7 point), même si le taux demeure là encore extrêmement élevé, à 30,5% contre 15,7% en moyenne dans la zone euro (21,5% en France).

Sur un an, la tendance à la hausse du nombre de personnes ayant un emploi s'est poursuivie, avec une augmentation de 0,4% par rapport à mai 2018, soit 92 000 personnes actives occupées en plus.

Troisième économie de la zone euro et deuxième pays manufacturier d'Europe, l'Italie a connu une dure récession en 2012-2013, puis une croissance faible, avant de retomber en récession au dernier semestre 2018. Son taux de chômage en a été durement affecté. De quelque 6% en 2007, il a grimpé jusqu'à 12,8% en octobre 2014, avant de redescendre peu à peu.

Entre stagnation et récession

Le Produit intérieur brut (PIB) italien n'a progressé que de 0,1% au premier trimestre 2019, affecté par le ralentissement économique en Europe, les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, mais aussi par la prudence des entreprises italiennes qui investissent moins.

Le gouvernement d'union est actuellement engagé dans une négociation délicate avec la Commission européenne, qui menace d'ouvrir une procédure pour déficit excessif contre l’Italie, en raison du niveau de sa dette et de son déficit.

Il y a une semaine, le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a néanmoins indiqué que Rome tablait sur un déficit de 2,1% cette année, soit moins que les 2,5% estimés par la Commission européenne et les 2,4% que sa coalition prévoyait encore récemment.

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