STX France : Bruno Le Maire annonce la nationalisation temporaire des chantiers navals

- Avec AFP

STX France : Bruno Le Maire annonce la nationalisation temporaire des chantiers navals
Chantiers STX de Saint-Nazaire, photo ©LOIC VENANCE / AFP
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Le ministre de l'Economie a finalement tranché en faisant valoir le droit de préemption de l'Etat sur la filiale française du géant coréen de la construction navale STX. L'Italien Fincantieri, repreneur pressenti, se voit ainsi provisoirement écarté.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a décidé de nationaliser de façon temporaire les chantiers navals de STX France, dans un dossier qui risque fort de fâcher l'Italie, plutôt que de laisser le constructeur naval italien Fincantieri reprendre la filiale française du géant coréen STX Offshore and Building.

«Nous avons pris la décision d'exercer le droit de préemption de l’Etat sur STX», a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse à Bercy. Cette opération est toutefois temporaire. «[Les chantiers navals de Saint-Nazaire n'ont] pas vocation à rester dans le giron de l’Etat», a-t-il ajouté, précisant que le coût de l'opération s'élevait à 80 millions d'euros.

Le dossier de la reprise de STX France s'est compliqué à la suite des revirement de la France sur le sujet. En visite à Saint-Nazaire le 31 mai dernier, Emmanuel Macron a remis en question un précédent contrat, validé par le gouvernement de François Hollande. Selon l'accord initial, le constructeur italien devait reprendre dans un premier temps 48% du capital des chantiers et rester minoritaire pendant au moins huit ans, épaulé par l'investisseur italien Fondazione CR Trieste à hauteur d'environ 7%. Les actionnaires français, dans cet équilibre, ne disposaient que de 45% du groupe.

Ultimatum français, fin de non-recevoir italienne

Mais Emmanuel Macron avait demandé que l'accord soit revu pour préserver les intérêts hexagonaux. Sa proposition, transmise à Rome par Bruno Le Maire, laissait à Fincantieri 50% du capital, les autres 50% revenant à l'Etat français (via Bpifrance), Naval Group (ex-DCNS) et aux salariés du groupe.

La proposition ressemblait toutefois plus à un ultimatum, Bruno Le Maire ayant fait monter la pression le 26 juillet : «Si jamais nos amis italiens refusent la proposition honnête qui leur est faite, l'Etat exercera son droit de préemption.» A Rome, cette quasi-mise en demeure a été accueillie par une fin de non-recevoir.

Alors que les relations entre la France et l'Italie sont tendues, deux ministres italiens ont ainsi jugé sévèrement la décision française. «Nous considérons grave et incompréhensible la décision du gouvernement français de ne pas donner suite à des accords déjà conclus», ont affirmé dans un communiqué conjoint le ministre du Développement économique Carlo Calenda et le ministre de l'Economie et des Finances Pier Carlo Padoan. Ce dernier avait déjà opposé une fin de non-recevoir un peu plus tôt ce même jour. «Il n'y a aucune raison pour que Fincantieri renonce à la majorité et au contrôle de STX», avait-il martelé. «[Fincantieri n'a] pas besoin de STX à tout prix», a surenchéri de son côté le dirigeant du constructeur naval italien, Giuseppe Bono.

Bien qu'à l'origine de la dénonciation du précédent accord, Emmanuel Macron a tenté de rassurer les autorités italiennes. Le chef de l'Etat a ainsi appelé le Premier ministre italien Paolo Gentiloni, afin de «dissiper toute mauvaise interprétation», selon un communiqué de l'Elysée. «C'est évidemment une décision transitoire pendant laquelle les discussions continuent pour trouver un accord, et notre souhait est évidemment que cet accord fasse une large place à Fincantieri», ajoute le communiqué. 

C'est dans ce contexte peu amène que le ministre français de l'Economie a fait savoir qu'il se rendrait à Rome le 1er août 2017, afin de reprendre les négociations avec l'Italie. Fincantieri est le seul repreneur en lice de l'ancien fleuron français de la construction navale, cédé par Alstom en 2006.

Lire aussi : Libye, migrants : l'Italie, traitée comme une «colonie» par Macron, exprime son mal-être

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