«Dérapage» budgétaire surprise en 2016 : Moscovici vole au secours de Macron, ministre de l'Economie
La France ne pourra pas tenir son engagement de contenir le déficit sous la barre des 3% en raison d'une erreur dans le budget de près de 8 milliards d'euros. La Cour des comptes a même dénoncé l'«insincérité» de l'exécutif en 2016.
Il y a les dérapages verbaux et puis il y a aussi les dérapages budgétaires. Mais, pour une fois, le commissaire européen Pierre Moscovici s'est fait moins inflexible, minimisant l'erreur de près de 8 milliards d'euros laissée par les précédents gouvernements de François Hollande en 2016, et qui échoit à celui d'Edouard Philippe. Les magistrats de la Cour des comptes avait en effet qualifié le budget présenté en 2016, alors qu'Emmanuel Macron était ministre de l'Economie, d'«insincère». Une accusation plutôt grave, considérant le ton habituellement policé des rapports du gendarme de la rue Cambon.
«Je n'ai pas le sentiment [que ce] que j'ai eu avec le gouvernement français était un dialogue malhonnête», a tempéré le commissaire sur France Info ce 30 juin 2017. Et d'ajouter, compréhensif : «J'ai toujours pensé que 2,8% n'était pas réaliste. Je l'ai dit, la Commission européenne l'a dit et cela figure dans ses opinions dès l'automne dernier.»
Après les #legislatives2017, #Bruxelles rappelle encore @EmmanuelMacron à son obligation de réduire le déficit https://t.co/DQkfejXeQHpic.twitter.com/LlrSmkv4wo
— RT France (@RTenfrancais) 20 juin 2017
Pourtant, la polémique enfle au lendemain de la publication d'un audit alarmiste de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques hérité de François Hollande, qui pointe une erreur de 8 milliards, ainsi qu'un déficit de 3,2%, au-dessus donc de la limite fatidique de 3%.
Edouard Philippe, apparemment surpris de trouver une telle erreur, a fustigé l'action de François Hollande. «Nous héritons d’un dérapage de 8 milliards d’euros inacceptable», s'est-il indigné le 29 juin. Il aurait pu se renseigner auprès d'un membre du gouvernement de François Hollande : l'actuel président de la République, lequel, il y a un an encore, était ministre de l'Economie.
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