Sanctions antirusses : en France et ailleurs en Europe, ces responsables qui proposent de les lever
Qu'ont en commun le candidat de droite à la présidentielle française, le chef de la diplomatie italienne, le ministre de l’Economie hongrois et la commission parlementaire belge ? La volonté d’annuler les sanctions antirusses.
Dès le début de l’année 2017, les responsables européens ont rappelé l'urgence d'abolir les sanctions contre la Russie, celles-ci étant néfastes à l’économie européenne.
Fillon : Je ne veux pas que Donald Trump parle avec la Russie «par dessus le dos des Européens»
Le candidat de la droite à l'élection présidentielle française, François Fillon, a déclaré lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel le 23 janvier, que les sanctions antirusses étaient «vaines».
«Je suis convaincu que les sanctions économiques sont totalement inefficaces. Nous devons trouver une autre voie de dialogue», a-t-il précisé. «Cela nuirait à l’Europe si Trump parlait à la Russie par dessus le dos des Européens», a-t-il poursuivi.
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La commission parlementaire belge quant à elle envisage de négocier la possibilité d’annuler les sanctions contre la Russie car les agriculteurs du pays en souffrent. Si en 2013 le chiffre d’affaires des échanges commerciaux entre la Russie et la Belgique s'élevait à 15,1 milliards d’euros, ce chiffre a chuté de 23% après l'imposition des sanctions.
Angelino Alfano : «C'est comme si nous payions une facture d'électricité et qu'ensuite les Etats-Unis allumaient la lumière»
Le ministre italien des Affaires étrangères Angelino Alfano soutient lui aussi que l'Europe doit se prononcer en faveur de la levée des sanctions antirusses car leur auteur, les Etats-Unis, semblent avoir l'intention de les annuler.
«Certes, les sanctions ne sont pas un mécanisme perpétuel qui se renouvelle automatiquement. […] C'est comme si nous payions une facture d'électricité et qu'ensuite les Etats-Unis allumaient la lumière. C'est impossible de continuer comme ça : en tant qu'Europe, nous devons proposer à Trump de décider ensemble», a-t-il déclaré dans une interview au journalLa Stampa, le 24 janvier.
Peter Szijjarto : «Nous sommes persuadés que si l'Europe ne renoue pas un dialogue pragmatique avec Moscou, l'UE aura beaucoup à perdre»
L’économie hongroise souffre aussi des sanctions antirusses. Le 24 janvier, Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères, a déclaré que les pertes de son pays liées aux mesures de rétorsion à l'égard de la Russie s'élèvaient à 6,5 milliards de dollars. «Etant donné que le volume d'exportations annuel de la Hongrie atteint 90 milliards de dollars, il s'agit d'une perte considérable. […] Nous sommes persuadés que si l'Europe ne renoue pas un dialogue pragmatique avec Moscou, l'UE aura beaucoup à perdre. Cela concerne la concurrence avec la Chine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni», a-t-il précisé.