Italie : la plus vieille banque du monde renflouée par les Qataris ?
Confrontée à un véritable risque de faillite, la banque Monte dei Paschi doit lever 5 milliards d'euros pour survivre. La BCE a refusé d'accorder un délai à la banque et a demandé à l'Etat italien de se préparer à intervenir.
Une source citée par l'agence Reuters et proche du conseil d'administration de l'établissement de la Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a indiqué le 11 décembre que la plus vieille banque du monde, fondée en 1472, pourrait trouver une solution avant la fin de l'année pour se recapitaliser avec des fonds privés.
Selon ces informations, QIA, le fonds souverain du Qatar serait prêt à injecter un milliard d'euros dans la banque italienne en difficulté. Cela permettrait notamment de convaincre d'autres investisseurs de miser sur la recapitalisation de la BMPS.
La troisième banque italienne doit trouver cinq milliards d'euros pour pouvoir rester en activité. Le 11 décembre, la banque avait annoncé la réouverture d'une offre de conversion de titres de dette en actions. Entre 1 et 2 milliards pourraient être récoltés de cette manière, rapporte la presse italienne.
La BCE intransigeante, Rome prêt à intervenir
Le 12 décembre, une source au sein du Trésor italien a indiqué à Reuters que l'Etat italien était prêt à injecter des fonds dans Banca Monte dei Paschi di Siena si la banque ne parvenait pas à lever cinq milliards d'euros auprès d'investisseurs privés.
«Au ministère de l'Economie, on est confiant au sujet de la réussite de cet appel au marché. Si l'opération échouait, l'Etat lancerait une recapitalisation préventive», a indiqué cette source en ajoutant : «L'existence de la banque et l'épargne de ses clients seront préservées quelles que soient les circonstances».
La Banque centrale européenne (BCE) a rejeté le 9 décembre la demande de la BMPS de repousser jusqu'au 20 janvier la date butoir pour mettre à exécution son plan de sauvetage en faisant appel au seul secteur privé. La BCE a jugé qu'un report serait de peu d'utilité et qu'il était temps que l'Etat italien intervienne.
La BCE s'était pourtant engagée à racheter les créances douteuses des banques européennes et en particulier des banques italiennes confrontées à une situation d'insolvabilité systémique. Mais, la situation a évolué suite à la victoire du «non» lors du référendum du 4 décembre qui a conduit au départ du Premier ministre Matteo Renzi, garant des réformes exigées par l'UE en échange de son soutien aux banques italiennes.
8 banques italiennes pourraient s'effondrer si le #referendum du 1er ministre #MatteoRenzi échouait >>> https://t.co/JK6nXIAcwMpic.twitter.com/nD0fL9uFbN
— RT France (@RTenfrancais) 28 novembre 2016
La BMPS, qui détient des prêts irrécouvrables à hauteur de 50 fois sa capitalisation, avait négocié fin juillet un plan de secours qui impliquait entre autre JP Morgan, Deutsche Bank ou encore HSBC. Une faillite de la banque pourrait toucher des milliers de petits épargnants, déstabiliser le secteur et provoquer une crise financière en Italie.