Economie

L'avenir du TTIP en suspens après l'élection de Donald Trump

L'élection de Donal Trump à la présidence des Etats-Unis signe-t-elle la fin du traité transatlantique de libre-échange ? L'Allemagne semble en être convaincue mais pour le président de la Commission l'arrêt des négociations n'est que temporaire.

Alors que Barack Obama doit rencontrer le 16 novembre Angela Merkel pour son dernier voyage à l'étranger en tant que président des Etats-Unis, l'administration allemande ne se fait aucune illusion sur l'avenir du traité de libre-échange transatlantique (TTIP), le déclarant mort après trois ans de négociations opaques entre les Etats-Unis et l'UE.

«Nous ne nourrissons aucun espoir d'un accord commercial transatlantique», a déclaré au Guardian un haut fonctionnaire allemand sous couvert d'anonymat. «Ce n'est pas réaliste. Nous espérons juste ne pas tomber dans une nouvelle guerre commerciale», a t-il poursuivi.

Donald Trump a en effet été très critique envers le TTIP tout au long de sa campagne électorale, le qualifiant de «mauvais accord», estimant qu'il lésait les intérêts de l'économie américaine et assurant que s'il était élu, il ne le signerait pas en l'état.

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Matthias Fekl, le secrétaire d'Etat français chargé du Commerce extérieur, est lui aussi catégorique : «Beaucoup de gens ne veulent pas encore l'admettre mais ces négociations sont terminées.» Reconnaissant le manque de transparence qui a caractérisé jusqu'à présent les négociations, il appelle à «négocier d'une façon complétement différente [...] Nous avons vraiment besoin d'avoir une profonde et complète démocratie sur ces questions». En Août dernier, il demandait déjà l'arrêt des négociations.

Tout le monde n'a pourtant pas enterré ce traité, à l'instar du commissaire européen pour le commerce, Cecilia Malmström. Cette dernière a notamment affirmé que l'UE allait «poursuivre la discussion sur le TTIP avec la nouvelle administration américaine», avant d'ajouter : «Le traité n'est pas mort.»

Quant au président de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker, il joue la montre : «L'accord commercial avec les Etats-Unis, je ne pense pas qu'il se produira dans les deux prochaines années.»

Le traité transatlantique de libre-échange qui a pour but de créer un marché commun de plus de 820 millions de consommateurs et concerne près de la moitié du PIB mondial, rencontre une forte opposition en Europe. Il lui est notamment reproché de remettre en cause les normes sociales et environnementales au profit des multinationales.