«Pour nous, le TTIP (TAFTA) n'a de sens que s'il fixe des standards élevés [...]. Pour nous, ce qui compte, c'est le fond, la substance, plus que le calendrier», a expliqué le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Matthias Fekl. Il a également répété que si cet objectif n'était «pas atteint», la France ne donnerait «pas son accord».
Il a ajouté que négocier avec les Etats-Unis était une «nécessité», mais que s'il n'y avait «pas de changement majeur, la question de la pertinence de ces négociations [serait] posée». Il a par ailleurs insisté sur l'importance de la transparence dans les discussions. «Une chose qui ne peut pas être assumée devant l'opinion publique ne mérite pas d'être signée», a-t-il dit.
La semaine dernière déjà, le président français François Hollande avait déclaré que la France pouvait «toujours dire non» si les conditions n'étaient pas respectées.
De son côté la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, est plus optimiste. Alors qu'elle s'exprimait dans le cadre d'un séminaire organisé par le Medef, elle a affirmé qu'il serait «possible» de conclure les négociations sur le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) d'ici la fin de l'année, mais à condition qu'elles aboutissent à «un bon accord».
Le séminaire a été interrompu brièvement par des militants du collectif «Stop TAFTA» qui s'étaient introduits dans la salle. Une quinzaine de personnes ont chanté «A la volonté du peuple», hymne révolutionnaire de la comédie musicale Les Misérables et brandi des affiches clamant «Du social, pas du commercial», «Sauvons le climat, pas le TAFTA», ou encore «De la solidarité, pas de la compétitivité».
Après cet incident, Cecilia Malmström, a précisé : «Nous avons fait beaucoup de progrès, mais il reste encore beaucoup à faire», alors qu'un nouveau round de négociations doit se tenir la semaine prochaine à New York. Si cet accord n'est «pas suffisamment bon, oui bien sûr il faudra (faire) une pause», a-t-elle ajouté, prévenant qu'un tel scénario serait «regrettable». «Il faudra reprendre les négociations avec la prochaine administration américaine et qui sait qui ce sera», a-t-elle mis en garde.