A 11H30, le baril de Brent, la référence européenne du pétrole, valait 34,83 dollars soit son plus bas niveau atteint depuis 2004. Et aux dires des analystes, cette baisse est susceptible de s'accentuer malgré les récentes tensions politiques au Moyen-Orient impliquant notamment l'Arabie Saoudite et l'Iran.
«Avec l'absence d'un puissant catalyseur de hausse à l'horizon, nous ne sommes pas certains que les prix du pétrole aient touché le fond», a déclaré Miswin Mahesh, analyste du marché pétrolier chez BarclaysCapital. «La production non-OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de mer du nord, du Canada et du Brésil est en baisse, mais elle est n'est pas assez rapide à l'heure où la demande demeure faible en raison d'un hiver doux dans l'hémisphère nord.» a-t-il en outre ajouté.
L'économie chinoise, la stratégie saoudienne : deux facteurs clés
Autre paramètre et non des moindres, la santé économique de la Chine. Moteur de la croissance économique mondiale, le pays est le plus gros consommateur de la planète en hydrocarbures. Son essoufflement économique causé par un fort ralentissement de sa production industrielle n'aide pas à une reprise durable des prix du brut.
Les regards se portent également sur l'Arabie Saoudite, grand acteur du marché pétrolier. Alors que par le passé, les Saoudiens ont encouragé l'OPEP à réduire ses objectifs de production lorsque les prix du pétrole étaient bas, ils refusent désormais toute réduction de production afin d'évincer ses concurrents directs, à savoir les producteurs américains de pétrole de schiste. Le rapprochement croissant entre les pays occidentaux et l'Iran augmente désormais la probabilité d'une augmentation considérable des exportations de brut iranien vers l'Europe.
Cette nouvelle donne pousse le royaume saoudien à maintenir sa stratégie agressive sur le marché pétrolier mais beaucoup s'interroge sur sa durée. Riyad accusera un déficit de 80 milliards d'euros en 2016, après déjà un trou de 98 milliards en 2015. Une situation qui semble intenable sur le moyen et long terme. La politique saoudienne irrite fortement d'autres pays producteurs à l'instar de l'Algérie et du Venezuela d'avantage impactés par une cette baisse drastique. Ces derniers n'ont pas pour autant les ressorts de faire remonter les cours.
Pour l'heure, les seuls gagnants sont les pays non producteurs et leurs consommateurs qui voient les prix à la pompe baisser de manière consécutive. En France, le prix du gasoil avait symboliquement descendu courant décembre sous la barre des un euro au bonheur des automobilistes et des entreprises de fret.