«Marasme persistant» dans l'économie française : l’activité privée recule encore en mars, la confiance au plus bas depuis 2020

L’activité du secteur privé en France reste en contraction en mars, marquant un septième mois de recul. La confiance des entreprises chute à son pire niveau depuis avril 2020, selon l’entreprise d’analyse S&P Global.
L’économie française traverse une passe difficile. En mars, l’activité du secteur privé a de nouveau reculé, pour le septième mois consécutif, selon l’indice PMI Flash de S&P Global et Hamburg Commercial Bank (HCOB). L’indice composite s’établit à 47,2, en léger mieux par rapport aux 45,1 de février, mais toujours sous la barre des 50, synonyme de contraction.
«C’est une fragilité persistante», constate Norman Liebke, économiste chez HCOB. Si l’industrie manufacturière montre des «prémices de reprise» avec un indice à 48,8, au plus haut en 34 mois, le secteur des services, pilier de l’économie, continue de fléchir. La demande reste atone, freinée par une inflation résiduelle et un pouvoir d’achat en berne.
Un moral en chute libre
Plus alarmant, la confiance des chefs d’entreprise s’effondre. L’enquête auprès de 750 entreprises révèle des perspectives «défavorables» pour l’année à venir, au plus bas depuis avril 2020, en plein confinement. «Les incertitudes géopolitiques et la faiblesse de la demande intérieure pèsent lourd», explique Liebke. Ce pessimisme se traduit par une baisse des effectifs, la plus marquée depuis fin 2020.
Dans l’industrie, les exportations souffrent, tandis que les services, malgré un léger ralentissement de leur contraction, peinent à retrouver leur dynamisme.
Plusieurs facteurs alimentent ce marasme. L’inflation, bien qu’atténuée, rogne encore la consommation. Les tensions internationales, de même que les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, fragilisent les marchés. À cela s’ajoutent des freins structurels : coûts de financement élevés, productivité en panne et transition énergétique coûteuse.
Le gouvernement, qui tablait sur une croissance de 1 % en 2025 a déjà dû voir ses prévisions à la baisse. La Banque centrale européenne, avec une politique monétaire prudente, ne facilite pas non plus la relance. Malgré ces nuages, quelques lueurs subsistent. L’industrie pourrait bénéficier d’une timide reprise des commandes. Mais sans sursaut de la demande ou un soutien massif, l’économie risque de stagner. Mars 2025 sonne comme un avertissement : la France doit agir vite pour éviter un enlisement prolongé.