Cameroun : le parti de Tchiroma claque la porte de la commission de recensement des votes

Au Cameroun, le représentant du parti d'Issa Tchiroma Bakary aurait quitté, le 18 octobre, la commission de recensement des votes, dénonçant des irrégularités supposées dans la compilation des résultats de la présidentielle, selon RFI. Deux jours après le scrutin, le candidat s’était lui-même proclamé vainqueur dans une vidéo publiée sur Facebook.
L’incident s’est produit le 18 octobre, alors que les travaux de la commission, entamés la veille, avaient déjà couvert cinq régions : le Sud-Ouest, les trois régions septentrionales et l’Est. Selon plusieurs témoins, le représentant du FSNC aurait dénoncé des « fraudes flagrantes » avant de quitter la salle, pointant des taux de participation jugés anormalement élevés et des écarts de voix importants au bénéfice du président sortant, Paul Biya. Ces irrégularités supposées concerneraient notamment les régions de l’Est et du Sud-Ouest, où les résultats auraient fortement surpris le camp d'Issa Tchiroma Bakary.
Deux jours après le scrutin, Issa Tchiroma, depuis sa ville natale de Garoua, dans le nord du pays, s’était proclamé vainqueur dans une vidéo diffusée sur Facebook, invitant le président Biya à « honorer la vérité des urnes ». L’ancien ministre et porte-parole du gouvernement a affirmé détenir des compilations régionales des résultats, promettant de les publier prochainement pour « traduire une victoire écrasante » et appeler à un « sursaut de responsabilité » afin d’éviter toute crise post-électorale.
Des résultats définitifs attendus avant le 26 octobre
D’autres sources internes à la commission indiquent toutefois qu’aucun procès-verbal ou document n’aurait été présenté pour corroborer les accusations du FSNC. Malgré cette sortie spectaculaire, les travaux de la commission ont poursuivi leur cours et se sont achevés en fin de journée avec la participation des représentants des autres candidats. La copie finale des résultats provisoires doit désormais être transmise au Conseil constitutionnel, seul organe habilité à proclamer les résultats définitifs, attendus au plus tard le 26 octobre.
La prochaine étape sera le traitement éventuel des recours post-électoraux, certains acteurs politiques appelant déjà à l’annulation pure et simple du scrutin. Cette situation reflète la tension persistante autour de ce scrutin et la vigilance des partis d’opposition sur la transparence du processus électoral.