L'armée nigérienne annonce l’élimination de « Bakoura », un chef de faction de Boko Haram

Les forces armées nigériennes ont indiqué la neutralisation d’Ibrahim Mahamadou, alias Abou Oumaima, dit aussi Bakoura, lors d’une frappe aérienne contre son repaire sur l’île de Shilawa, après des opérations de reconnaissance et de suivi. Bakoura avait pris la tête d’une faction du groupe en 2021.
Les Forces de défense et de sécurité nigériennes (FDS) ont affirmé dans un bulletin spécial diffusé par la télévision nationale, le 21 août, la « neutralisation », qui a eu lieu la semaine dernière, du chef de Boko Haram, de son vrai nom Ibrahim Mahamadou, alias Abou Oumaima, dans le bassin du lac Tchad, une région située à la confluence des frontières du Niger, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun.
« Le 15 août 2025 [...], les forces armées nigériennes, dans une opération chirurgicale d'une précision exemplaire, ont neutralisé le tristement célèbre Bakoura, de son vrai nom Ibrahim Mahamadou, chef redouté de la secte Boko Haram, sur l'île de Shilawa dans la région de Diffa [au sud-est du Niger, NDLR] », a rapporté le bulletin de l’armée nigérienne.
Selon les FDS, l’opération a eu lieu « très tôt dans la matinée ». Après l’accord des très hautes autorités, « un aéronef de chasse de l'armée de l'air déclenche trois frappes ciblées et successives sur les positions que Bakoura avait l'habitude d'occuper à Shilawa », ont-elles détaillé.
La fin d’un parcours terroriste
L’armée nigérienne a exposé le parcours criminel d’Ibrahim Mahamadou, un Nigérian âgé d’une quarantaine d’années. Il avait rejoint au groupe terroriste il y a 13 ans. Considéré comme un des lieutenants les plus fidèles de l’ancien chef de Boko Haram, Aboubacar Shekau, il lui succède à la tête de la faction en mai 2021 après la mort de ce dernier, perpétuant les méthodes brutales de son mentor.
Extrêmement violent, Bakura est associé par l’armée nigérienne à des « enlèvements massifs » dont notamment l'enlèvement de plus de 300 écoliers à Kuriga au Nigeria en mars 2024, à des attentats suicides contre des marchés, mosquées, rassemblements civils, et à des attaques contre les armées du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun, ainsi que des conflits fratricides et meurtriers pour le contrôle des territoires et des ressources.
Pour rappel, Boko Haram, qui vient de la langue haoussa et qui est généralement traduit par « l'éducation occidentale est interdite », est l’une des principales organisations terroristes de la région du lac Tchad. Depuis son lancement en 2009 au Nigeria, le groupe a été directement responsable de quelque 40 000 morts et de plus de deux millions de déplacés. Ses activités se sont ensuite étendues vers des pays frontaliers tels que le Niger, le Tchad et le Cameroun. La première attaque de Boko Haram contre le Niger remonte au 6 février 2015 dans la ville de Bosso, sur les rives du lac Tchad. Le bilan exact de cette attaque meurtrière varie selon les sources, mais il fait état de plusieurs dizaines de morts et de blessés du côté de l’armée nigérienne et de plusieurs centaines de morts du côté des terroristes.