Patrimoine mondial : l’Algérie propose onze nouveaux sites à l’UNESCO

Onze sites culturels, naturels ou mixtes, en Algérie, ont été ajoutés à la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une démarche stratégique portée par le ministère algérien de la Culture pour valoriser la diversité du territoire et renforcer l’attractivité touristique.

Le 24 juin, l’Algérie a soumis onze nouveaux sites à la liste indicative du patrimoine mondial de l’UNESCO. Selon un communiqué du ministère algérien de la Culture et des Arts, cette démarche se veut « une étape stratégique reflétant la richesse du patrimoine algérien et sa diversité géographique, environnementale et civilisationnelle », tout en « ouvrant également la voie à l'élaboration de dossiers d'inscription sur la liste du patrimoine mondial ».

Cette mise à jour « représente un acquis culturel important qui vient couronner un effort scientifique et technique complémentaire mené par le Comité scientifique national, installé par le ministre de la Culture et des Arts ». Le ministère a souligné que depuis décembre 2024, il s’était engagé à relancer « ce dossier vital, placé au cœur des priorités de la stratégie nationale » visant « à enrichir la liste du patrimoine mondial de l'Algérie ».

Élaboration d'une « liste équilibrée »

Une méthodologie spécifique, supervisée par des experts algériens, a été élaborée pour assurer une « liste équilibrée, conformément aux principes directeurs de la Convention de 1972 concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, tant pour la diversité géographique que pour les types de patrimoine ».

L’initiative se veut un « jalon essentiel » pour valoriser le patrimoine algérien, et éventuellement préparer une méthodologie solide pour les futurs dossiers d’inscription, conformément aux critères et aux procédures réglementaires.

Onze sites exceptionnels

Selon le site de l’UNESCO, les nouveaux sites proposés incluent, entre autres : le site d’Ighamaouen et ses forteresses-greniers collectifs, du parc culturel Touat Gourara Tidikelt, des itinéraires augustiniens en Algérie, des ksour de l’Atlas saharien algérien, des mausolées royaux de l’Algérie antique (du IVᵉ siècle av. J.-C. au VIᵉ siècle apr. J.-C.), des systèmes oasiens des gorges du Rhoufi et d’Oued Labiod, du massif de la Tefedest dans le parc culturel de l’Ahaggar, de Nedroma et les Trara, du parc national d’El Kala, du parc national du Djurdjura, du patrimoine archéologique de la ville de Tébessa, et enfin du paysage oasien d’Oued Souf.

Enrichir un patrimoine déjà reconnu

Ces ajouts viennent compléter un patrimoine déjà prestigieux. L’Algérie compte sept sites classés à l’UNESCO, dont la Casbah d’Alger – une médina historique surplombant la baie méditerranéenne – ou encore les célèbres vestiges de Tipasa, Djémila et Timgad, datant de l'Antiquité romaine.

Parmi les autres sites d’exception, la Kalâa des Béni Hammad illustre le raffinement des dynasties musulmanes médiévales, tandis que la vallée du M’Zab offre un exemple remarquable d’architecture berbère mozabite parfaitement préservée. Quant au site de Tassili n’Ajjer, il combine éléments naturels et culturels, et abrite le plus grand ensemble d’art rupestre préhistorique au monde.

En matière de patrimoine immatériel, le pays peut s’enorgueillir de sa musique Raï, de son couscous en tant que spécialité culinaire maghrébine, de l’Ahellil du Gourara – poésie chantée du Sahara – et de l’imzad, genre musical propre aux femmes touarègues.

Si toutes les nouvelles candidatures sont acceptées, l’Algérie comptera dix-huit sites inscrits, se plaçant parmi les pays africains et arabes les plus représentés sur la scène patrimoniale mondiale. Un atout susceptible de favoriser la relance du tourisme culturel et naturel en Algérie.