Tchad : un million de réfugiés soudanais et une aide humanitaire au bord de l’effondrement

Tchad : un million de réfugiés soudanais et une aide humanitaire au bord de l’effondrement© Nations unies
Le coordinateur humanitaire au Tchad, François Batalingaya, lors de son allocution depuis N’Djamena devant les journalistes réunis au point de presse organisé par le bureau de Nations unies à Genève, le 13 juin 2025 [capture d'écran].
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Le coordinateur humanitaire au Tchad, François Batalingaya, a fait savoir le 13 juin que la situation dans l’est du pays avait atteint un point de rupture. Il a ajouté qu’environ 1,25 million de réfugiés soudanais avaient trouvé refuge au Tchad, provoquant des pénuries alimentaires et une saturation du système de santé déjà fragile.

Lors d’un point de presse organisé par le bureau des Nations unies à Genève, le coordinateur humanitaire au Tchad, François Batalingaya, s’est adressé aux journalistes depuis N’Djamena, capitale du Tchad.
Il a déclaré que le Tchad se trouvait actuellement en crise et que la situation humanitaire dans l’est du pays avait atteint un point de rupture.

Des millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire

Le coordinateur humanitaire a précisé que l’insécurité alimentaire continuait d’affecter des millions de personnes à travers le pays. Cette année, plus de 3 millions de personnes auront du mal à se nourrir pendant la période de soudure, de juin à août. Cela représente une augmentation stupéfiante de 400 % par rapport aux 660 000 personnes concernées en 2015.

Ces chiffres devraient être revus à la hausse au vu du nombre croissant de réfugiés soudanais fuyant les combats et les exactions. Depuis le déclenchement de la guerre au Soudan voisin, plus de 850 000 réfugiés soudanais ont franchi la frontière tchadienne, rejoignant les 400 000 déjà présents, arrivés en vagues au cours des 15 dernières années et triplant ainsi le nombre en seulement deux ans.

Aujourd’hui, environ 300 000 personnes sont bloquées à la frontière, en attente d’un transfert vers l’intérieur du pays. Des dizaines de milliers de personnes, principalement des femmes et des enfants, dorment sans abris, sans eau potable ni soins. Ils sont arrivés sans rien, traumatisés et affamés, racontant des histoires de massacres, de violences sexuelles et de communautés entièrement anéanties.

Une réponse humanitaire insuffisante

Le Tchad a maintenu sa frontière ouverte malgré ses propres difficultés, mais cette hospitalité de longue date est soumise à une pression extrême. Les cliniques sont débordées. La malnutrition progresse. Les services de base sont au bord de la saturation et le choléra a été détecté à El-Geneina, dans la région du Darfour au Soudan, à seulement 10 kilomètres d’Adré, épicentre de la crise des réfugiés.

Les Nations unies et leurs partenaires humanitaires sont mobilisés et répondent à la crise, mais ces efforts sont limités par un faible niveau de financement. Le Plan de réponse humanitaire 2024 pour le Tchad, d’un montant de 1,4 milliard de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 9 %.

Concrètement, cela signifie que sur 1,5 million de personnes ayant un besoin urgent d’eau potable, seules 105 000 sont actuellement desservies, beaucoup ne recevant que 5 litres par jour, ce qui est bien en dessous de la norme minimale de 15 litres.

Les humanitaires sur le terrain font tout leur possible, mais sans un financement d’urgence, il leur sera impossible d’intensifier la réponse.
François Batalingaya a conclu devant les journalistes : « La question aujourd’hui n’est pas de savoir si l’alarme a été tirée : elle l’a été. La question est de savoir si le monde va répondre ou détourner le regard ».

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