Le départ du Rwanda de la CEEAC menace le multilatéralisme et la stabilité régionale, selon la RDC

Le départ du Rwanda de la CEEAC menace le multilatéralisme et la stabilité régionale, selon la RDC© X / Imvaho Nshya | Rwanda
Photo de groupe du 26ᵉ sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
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La tension est montée d’un cran entre la RDC et le Rwanda au cours du 26ᵉ sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui a eu lieu dans la capitale de la Guinée-Équatoriale. Le Rwanda a décidé de quitter l’organisation alors que les négociations de paix peinent à avancer à Washington et à Doha.

Dans un nouvel épisode du bras de fer entre Kinshasa et Kigali, le Rwanda a annoncé le 8 juin son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), lors de son 26ᵉ sommet organisé dans la capitale de la Guinée-Équatoriale, Malabo. Cette décision intervient sur fond de conflit aigu entre les deux pays dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et de crise institutionnelle concernant la présidence tournante de l’organisation sous-régionale.

Selon la décision prise dans la journée du 7 juin, la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEEAC a prolongé le mandat de la Guinée-Équatoriale à la présidence tournante de cette organisation sous-régionale d'une année supplémentaire. Selon le communiqué final de la CEEAC, « la Conférence a différé à un autre moment le passage de la présidence en exercice tournante de la communauté à la République du Rwanda et a, par conséquent, décidé de maintenir Son Excellence Obiang Nguema Mbasogo comme président en exercice de la communauté pour une durée supplémentaire d'une année ».

La décision de Kigali de quitter la CEEAC est « cohérente », selon Kinshasa

Réagissant au départ du Rwanda de la Communauté économique des États d'Afrique centrale, le porte-parole du Gouvernement congolais, Patrick Muyaya Katembwe, a estimé que la décision est cohérente vis-à-vis des textes qui régissent l’organisation CEEAC, notamment en matière d’inviolabilité des frontières des pays membres, ajoutant que Kigali a « excellé dans la violation de l’intégrité territoriale de la RDC », rapporte le site de la Radio Okapi, et « que cet exemple devrait inspirer d’autres institutions régionales ». Pour rappel, la RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles de l’AFC/M23 qui mènent un conflit armé, toujours en cours, et qui ont pris plusieurs villes majeures de l’est de la RDC et notamment la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu.

De son côté, l’AFP a rapporté, citant un commissaire congolais dont elle n’a pas précisé l’identité, que pour Kinshasa, il serait « impossible de participer aux activités de la communauté si elles étaient présidées par le Rwanda ». Signe d’une impasse institutionnelle au sein de la CEEAC et du choix cornélien qui s’est fait lors de son 26ᵉ sommet. L’organisation sous-régionale a tenté de préserver l’adhésion de la RDC en évitant une présidence tournante rwandaise. Or, ce recours a suscité la colère de Kigali qui a claqué la porte de la CEEAC.

Les négociations de paix peinent à avancer

Les négociations de paix entre la RDC et le Rwanda pour mettre un terme à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC se poursuivent à Washington, aux États-Unis, à Doha et au Qatar.

Un projet d’accord révisé, tenant compte des exigences de Kinshasa et de Kigali, a été remis aux deux parties dans le cadre du processus de Washington. Selon plusieurs sources, citées par la presse congolaise, les délégations rwandaise et congolaise sont attendues dans la capitale américaine durant la semaine afin de discuter d’un document commun en vue d’une rencontre de validation entre les ministres des Affaires étrangères. En cas d’issue positive de ces deux étapes, la signature d’un accord de paix pourrait alors être envisagée entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame.

Du côté du Qatar, le gouvernement congolais et l’AFC/M23 discutent sous médiation qatarie à Doha sans réaliser d’avancée notable après 32 jours de discussions dans le cadre du second tour de négociations, avec le départ de la délégation rebelle, la semaine dernière, qui a regagné Goma.

Citant des sources proches du dossier, le site d’information mediacongo a cependant indiqué une prochaine reprise des pourparlers, afin d’aborder probablement les causes profondes du conflit et d’examiner la proposition remise par la médiation qatarie. 

Kinshasa : le retrait de Kigali de la CEEAC aggrave davantage la crise régionale

Dans une autre réaction face au départ du Rwanda de la CEEAC, le gouvernement congolais a accusé Kigali d’aggraver la situation régionale. « Se retirer d’un traité ou bloquer un processus dès qu’une exigence de redevabilité est évoquée », constitue une menace directe au multilatéralisme et à la stabilité régionale, selon Kinshasa.

À noter que la RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles de l’AFC/M23 dans l’est du pays et exige le retrait immédiat des éléments de l’armée rwandaise de la région. Des accusations démenties par la partie rwandaise.

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