Nigeria : plus de 10 000 morts en deux ans selon Amnesty International

Selon une enquête menée par Amnesty International et publiée le 29 mai, 10 000 personnes auraient trouvé la mort au Nigeria durant les deux dernières années suite aux violences perpétrées par des groupes djihadistes et des gangs criminels. L’ONG dénonce dans son rapport l’inefficacité de la politique menée par le gouvernement nigérian.
L’ONG Amnesty International a publié, ce 29 mai, une enquête révélant que plus de 10 000 personnes auraient trouvé la mort en deux ans au Nigeria, suite à des attaques perpétrées par des groupes djihadistes et des gangs criminels.
Le directeur d’Amnesty International au Nigeria, Isa Sanusi, a demandé au président nigérian d’assumer ses responsabilités vis-à-vis de la population en tenant ses promesses : « Le président Tinubu doit tenir ses promesses faites aux Nigérians et s'attaquer d'urgence à la résurgence de la crise sécuritaire endémique du pays ».
Les violences s’étendent au centre du pays
Selon le rapport de l’ONG, depuis l’arrivée au pouvoir du président Bola Tinubu en 2023, 10 200 personnes ont été tuées dans différents États du pays. Les États de Benue et du Plateau, situés dans la région centrale de la Middle Belt, ont été particulièrement touchés, avec respectivement 6 900 et 2 600 personnes tuées lors d’attaques criminelles.
Amnesty International souligne que les violences menées par des groupes djihadistes et d'autres groupes criminels ne se limitent plus aux États du Nord. La région centrale du Nigeria a connu ces derniers mois une recrudescence des attaques, dans un contexte de conflit autour du partage des terres et des ressources entre communautés agricoles sédentaires et éleveurs nomades.
Durant le mois d’avril, une série de massacres non élucidés a fait plus de 150 morts dans les États du Plateau et de Benue. L’ONG rapporte des témoignages faisant état d’exécutions sommaires d’hommes, d’enlèvements de femmes et d’enfants, ainsi que de destructions systématiques d’infrastructures telles que les écoles, les ressources en eau et les centres de soins.
Amnesty dénonce l’impuissance des autorités
Face à cette folie meurtrière, qui semble s’étendre chaque jour un peu plus au Nigeria, le directeur d’Amnesty International, Isa Sanusi, a dénoncé l’inefficacité de la politique sécuritaire mise en place par les autorités nigérianes : « L'escalade récente des attaques menées par Boko Haram et d'autres groupes armés montre que les mesures de sécurité mises en place par son gouvernement ne fonctionnent tout simplement pas », a-t-il déclaré.
Selon le rapport de l’ONG, les violences ont atteint l’État de Zamfara, où plus de 630 villages ont été pillés en deux ans, et où des gangs armés imposent des taxes aux villageois.