Maroc : grâce royale de Mohammed VI pour l'Aïd el-Fitr, 1 533 détenus concernés

À l'occasion de l'Aïd el-Fitr, le roi Mohammed VI du Maroc a accordé une grâce royale à 1 533 personnes, condamnées par divers tribunaux du Royaume. Cette mesure, qui s'inscrit dans la tradition de clémence et de miséricorde, vise à offrir une seconde chance aux bénéficiaires et à renforcer la cohésion sociale.

Au Maroc, le roi Mohammed VI a accordé une grâce royale à 1 533 détenus incarcérés dans différentes prisons marocaines à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, célébré ces 30 et 31 mars par les musulmans du monde. Cette mesure, traditionnelle lors des fêtes nationales et religieuses au Royaume, vise à soulager les conditions carcérales et à favoriser la réinsertion, tout en respectant des critères stricts.

La grâce de l’Aïd concerne cette année 1 533 personnes, dont 1 203 détenus et 299 individus en liberté, a précisé un communiqué du ministère de la Justice cité par les médias locaux. Les bénéficiaires sont répartis en différentes catégories en fonction de la nature de leur peine et de leur situation actuelle.

Ainsi, 1 178 détenus ont bénéficié d'une remise totale de leur peine d'emprisonnement ou de réclusion, tandis que 216 personnes ont été exemptées de payer des amendes, ce qui allège leur fardeau financier. Pour cinq détenus, la peine perpétuelle a été commuée en peine à durée déterminée, offrant ainsi une perspective de libération conditionnelle, alors que 20 détenus ont vu le reste de leur peine d'emprisonnement ou de réclusion annulé.

Parmi les bénéficiaires, 31 détenus étaient impliqués dans des affaires d'extrémisme et de terrorisme. Ils ont obtenu la grâce royale «après avoir officiellement renié toute idéologie radicale et exprimé leur attachement aux principes fondamentaux du Royaume», souligne le ministère de la Justice.

Tradition ancrée

À l'occasion de l'Aïd el-Fitr, il est courant que le roi Mohammed VI du Maroc accorde des grâces royales à des détenus. Par exemple, en 2023, une grâce royale a été accordée à 1 518 personnes condamnées par différents tribunaux du Royaume. En 2024, ce nombre est passé à 2 097 personnes bénéficiant de la grâce royale lors de l'Aïd el-Fitr.

Il est également courant que le souverain accorde des grâces aux détenus à l’occasion des fêtes nationales. En janvier 2025, à l'occasion de la commémoration de la présentation du Manifeste de l'Indépendance, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 1 304 personnes condamnées par différents tribunaux du Royaume.

Au Maroc, la grâce royale est un acte symbolique fort qui vise à promouvoir la réinsertion des individus dans la société. Elle permet également de désengorger les prisons et de soulager le système judiciaire. Cette initiative est généralement bien accueillie par les familles des bénéficiaires et contribue à apaiser les tensions sociales.

Cependant, si ces grâces contribuent à apaiser les tensions carcérales, des appels persistent pour instaurer des réformes structurelles, comme la justice préventive et les alternatives à la détention.