Algérie : l’ambitieux projet du Barrage vert avance à grands pas

L’Algérie a décidé de relancer son Barrage vert, un projet colossal qui vise à lutter contre la désertification en reboisant une vaste zone allant d’est en ouest du pays. Initié dans les années 1970, relancé en 2023, ce projet environnemental majeur réalise aujourd’hui des «avancées notables».

Le projet de réhabilitation du Barrage vert en Algérie a enregistré des résultats «significatifs» depuis sa relance officielle le 29 octobre 2023, rapporte l’agence de presse d’État APS, citant le dernier bilan communiqué par la Direction générale des forêts (DGF) le 21 mars.

Cette initiative environnementale majeure a déjà réalisé des «avancées notables», notamment la plantation de plus de 21 000 hectares, l'aménagement de 376 kilomètres de pistes rurales et agricoles, la création de 80 points d'eau, ainsi que la correction torrentielle sur une superficie de 35 400 m2, précise la DGF.

Par ailleurs, 16 400 hectares de terres ont été mises en défens pour réhabiliter les parcours steppiques, qui représentent une large part de la superficie du Barrage vert. La DGF prévoit également la plantation de 238 325 arganiers dans les six principales wilayas concernées par ce programme : Tindouf, Béchar, El Bayadh, Naâma, Mostaganem et Chlef. À ce jour, 78 585 plants d'arganiers ont été mis en terre, renforçant ainsi la biodiversité et l'économie locale.

Largement salué par la presse locale mais aussi africaine et internationale, ce mégaprojet s'inscrit dans une démarche intégrée, alliant approches environnementales et socioéconomiques, pour lutter contre la désertification et les changements climatiques auxquels les zones rurales du pays sont confrontées.

Un défi énorme

Initié dans les années 1970 sous Houari Boumédiène, ce projet devait créer une immense ceinture forestière pour freiner l’avancée du Sahara. Avec le temps, l’initiative a rencontré des difficultés (climat aride, manque d’entretien, urbanisation), mais sa relance actuelle semble plus structurée, avec des techniques modernes de reforestation et une meilleure implication des populations locales.

Officiellement relancé en 2023, le projet est doté d’un budget conséquent de plus de 75 milliards de dinars, environ 500 millions d’euros, répartis sur plusieurs tranches jusqu’à l’horizon 2030. L’objectif est de préserver les terres agricoles, lutter contre le réchauffement climatique et améliorer la biodiversité.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a symboliquement relancé le projet en plantant un arbre à El Maalba, dans la wilaya de Djelfa, le 29 octobre 2023. Le projet est soutenu par diverses institutions et secteurs ministériels, et un plan d'action multisectoriel est en cours de finalisation pour assurer sa mise en œuvre efficace.

Il s’agit d’un défi énorme, mais essentiel pour l’avenir écologique et économique de l’Algérie, pointent les médis du pays.