Algérie : le gouvernement aurait décidé d’interdire l’aide française aux écoles privées algériennes

Nouvel épisode dans la série de tensions qui secouent les relations entre l’Algérie et la France : l’aide française au développement aurait été interdite par les autorités algériennes, selon la presse locale.
Des sources de presse algériennes ont rapporté dans la journée du jeudi 20 mars que le gouvernement avait pris la décision d’interdire toute aide octroyée par le gouvernement français aux établissements scolaires privés algériens. Cette décision survient alors que de fortes tensions secouent les relations entre les deux pays depuis plusieurs mois.
En France, la question de l’aide française au développement à l’Algérie a fait l’objet de polémiques et de demandes de suspension, notamment avec les déclarations de l’eurodéputée du parti d’extrême droite Reconquête ! (fondé par Éric Zemmour), Sarah Knafo, qui avait évoqué en septembre dernier l’octroi annuel d’une aide d’un montant de 800 millions d’euros par la France à l’Algérie. Ce chiffre avait alors été démenti par la presse française et plusieurs sources officielles, qui précisaient que ce montant n’était pas annuel, mais représentait la somme cumulée des aides versées entre 2017 et 2022.
Une aide consacrée aux bourses d’études et à la coopération
Selon le site d’information algérien TSA, l’ambassade de France en Algérie avait indiqué en février dernier que 121 millions d’euros (sur un total de 132 millions d’euros en 2022 d’aide publique au développement destinée à l’Algérie) étaient alloués aux ministères de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, pour financer l’octroi de bourses aux étudiants algériens en France.
Selon la même source, la France a financé la prise en charge des dépenses de fonctionnement des bourses scientifiques et des programmes de coopération du service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France et de l’Institut français d’Algérie, le tout pour un montant de 8.5 millions d’euros.
Mettre en conformité les écoles privées avec les lois algériennes en matière d’éducation
Si les aides françaises au développement servent en grande partie à encourager l’enseignement de la langue française dans le pays, l’interdiction même de ces aides viendrait s’inscrire dans le sillage d’une mesure prise par l’État algérien en 2023, interdisant aux écoles privées sur son sol de dispenser le programme scolaire français et de préparer le bac français. Les écoles privées sont désormais sommées de se conformer strictement au programme national arrêté par le ministère de l’Éducation nationale et dispensé dans les établissements publics.
L’Algérie avait décidé de privilégier l’enseignement de la langue anglaise, en l’introduisant dans les établissements primaires à la rentrée de 2022. Avant cette date, seule la langue française était enseignée dans le primaire en Algérie.