Crise diplomatique : la France établit une «première liste» d'Algériens à expulser

Crise diplomatique : la France établit une «première liste» d'Algériens à expulser© RS
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau (photo d’archives).
Suivez RT en français surTelegram

La France a récemment transmis à l'Algérie une «première liste» de ressortissants algériens «aux profils dangereux» à expulser en priorité du territoire français, énième épisode d’une crise diplomatique majeure entre Alger et Paris qui dure depuis juillet 2024.

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a transmis le 14 mars aux autorités algériennes une «première liste» de ressortissants algériens à expulser en priorité du territoire français, rapportent les médias du pays, citant des sources gouvernementales. Ce document contient, selon ces sources, 80 noms parmi «plusieurs centaines» d’individus considérés comme «dangereux» par le ministère de l’Intérieur.

Par cette mesure, le gouvernement français espère mettre la pression sur Alger. «Cette liste sera un moment de vérité», a martelé Bruno Retailleau. «Soit l’Algérie accepte ces accords [...] soit elle ne le fait pas, et nous mettrons en œuvre [...] la stratégie de riposte graduée qui peut aller jusqu’à la remise en cause de l’ensemble de nos accords», a-t-il prévenu. «C’est un principe de réciprocité, de respect mutuel qui doit nous guider», a-t-il encore affirmé.

Aucune réaction officielle de l'Algérie concernant la liste de ressortissants à expulser transmise par la France n'a été pour l’heure rapportée. Il est possible que l'Algérie évalue encore la situation avant de formuler une réponse officielle.

Une «riposte graduée»

Ce nouvel épisode de tensions intervient alors que l’affaire des expulsions ratées de ressortissants algériens depuis le début de l’année a attisé l’inimitié entre les deux pays. Fin février, la situation s'est aggravée après une agression au couteau, qui a blessé trois policiers et coûté la vie à un passant à Mulhouse, dans l'est de la France, par un Algérien que les autorités françaises avaient tenté à 14 reprises d'expulser vers son pays, en vain.

À la suite de l'attentat, le Premier ministre français François Bayrou a lancé un ultimatum à Alger. Il a donné «un mois à six semaines» pour accepter la réadmission de ses ressortissants en séjour irrégulier en France et visés par un arrêté d'expulsion. Dans le cas contraire, a menacé le chef du gouvernement, l'Algérie s'exposerait à «une riposte graduée». Cela pourrait aller de la remise en cause de l'exemption de visa pour les diplomates algériens à la résiliation de l'accord bilatéral de 1968.

Face aux accusations d'«escalade», de «surenchère» et d'«humiliation» émises par Paris, Alger a dénoncé une «guerre médiatique perfide» dirigée à son encontre par «l'axe du mal hostile», composé du Maroc et de la France, et une «campagne de désinformation et de mystification» de la part d'une «extrême droite revancharde et haineuse» et de «ses représentants» au sein du gouvernement français.

«Rapport de force»

En vedette dans cette récente escalade se trouve le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau. Depuis son arrivée au pouvoir en septembre, il a multiplié les déclarations hostiles à l'Algérie ainsi que les appels à durcir le «rapport de force» sur les questions qui divisent les deux pays. «Pourquoi est-ce que la France fait preuve d'une aussi grande faiblesse vis-à-vis de l'Algérie ? Je pense qu'il faut [...] poser un rapport de force», a-t-il notamment déclaré en février.

Dans le but d'atténuer ces tensions, plusieurs intellectuels français, français d’origine algérienne et franco-algériens binationaux ont signé le 14 mars une tribune appelant à l’apaisement dans les colonnes du journal Le Monde. «Nous avons l’impression que ce sont les extrémistes, et les polémiques qu’ils alimentent, qui dictent l’agenda et instrumentalisent la relation franco-algérienne à des fins politiques», regrettent-ils.

Les signataires de l’appel plaident pour que les deux parties fassent preuve de «franchise» et «d’honnêteté» dans le dialogue, de façon «ferme, mais apaisée» si on veut mettre fin aux «différends» et aux «malentendus» qui «parasitent» la relation bilatérale. Les binationaux signataires de la tribune refusent d’être réduits à «des pièces détachables de nations concurrentes», citant l’exemple des binationaux algéro-français, «pris en tenaille par la crise actuelle»

La crise diplomatique entre Paris et Alger remonte à fin juillet 2024 quand Emmanuel Macron a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Les dirigeants des deux pays multiplient depuis les joutes verbales et les accusations réciproques dans un contexte de plus en plus tendu, qualifié début février par Abdelmadjid Tebboune de «délétère».

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix