Législatives au Sénégal : le Premier ministre Sonko appelle au calme face aux violences électorales
Au Sénégal, de violents incidents ont émaillé la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 17 novembre, notamment à Dakar, à Koungheul, et plus récemment à Saint-Louis malgré les appels au calme, dont celui du Premier ministre Ousmane Sonko.
Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a appelé au calme le 12 novembre au lendemain de violents affrontements qui ont éclaté la veille dans la ville de Saint-Louis, entre ses partisans et des militants de la coalition d’opposition «Samm sa Kaddu» dirigée par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, en pleine campagne électorale pour les élections législatives du 17 novembre.
Ousmane Sonko, tête de liste de son parti Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail) aux législatives, a appelé ses sympathisants à «continuer la campagne dans le calme et la paix pendant les quatre jours qui restent». «N’attaquez personne, ne frappez personne, ne provoquez personne», a-t-il lancé sur ses réseaux sociaux.
81 individus suspectés d’être impliqués dans les violences ayant éclaté à Saint-Louis entre les partisans du Pastef et les militants de «Samm sa Kaddu» ont été interpellés par la Police, a annoncé le gouverneur de la région, Al Hassan Sall.
Au cours de ces troubles, plusieurs personnes ont été blessées, notamment «par arme blanche», et des «vols à l’arrachée» et des «destructions de biens» ont été signalés, rapportent les médias locaux, soulignant que les autorités avaient lancé une enquête.
Dans un communiqué publié dans la foulée de ces incidents, le ministère de l’Intérieur a mis en garde, contre tout acte de «sabotage» des élections législatives, appelant «au sens des responsabilités de tous les acteurs pour la poursuite de la campagne électorale dans un climat de paix et de sérénité».
«Droit légitime à la riposte»
À la veille de ces violents incidents, le Premier ministre Sonko avait dénoncé sur ses réseaux sociaux des «agressions» subies par ses sympathisants, notamment à Dakar et à Koungheul, imputant ces violences aux partisans de «Samm sa Kaddu» de son concurrent, Barthélémy Dias.
«Que chacune des agressions subies par Pastef de leur part depuis le début de la campagne, que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé soit proportionnellement vengé», avait-il alors écrit sur Facebook. «Nous exercerons notre droit légitime à la riposte», a-t-il notamment déclaré.
Ces propos ont été interprétés par certains médias locaux et des analystes du pays comme «de l’huile sur le feu» dans un contexte de violents incidents qui ont émaillé la campagne électorale.
Le 12 septembre dernier, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a dissous le Parlement du pays et convoqué des élections législatives pour le 17 novembre, expliquant que cette décision était la conséquence du blocage du fonctionnement du gouvernement, plus de cinq mois après son installation.
Le président Bassirou Diomaye Faye, élu le 24 mars, et son Premier ministre Ousmane Sonko, nommé le 2 avril, espèrent ainsi obtenir une majorité à l’Assemblée nationale lors du scrutin législatif anticipé afin d’exécuter leur politique. D’inspiration «panafricaniste de gauche», le programme des deux jeunes dirigeants sénégalais vise à garantir la souveraineté économique du pays.