Accord migratoire UE – Tunisie : un quotidien britannique fait pression sur Bruxelles après des accusations d’abus sur des migrants

Accord migratoire UE – Tunisie : un quotidien britannique fait pression sur Bruxelles après des accusations d’abus sur des migrants© Yassine Gaidi- Anadolu Agency
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Une enquête du Guardian publiée le 19 septembre fait état d'abus qu'auraient commis des forces de sécurité tunisiennes à l’encontre de migrants, alors que l’UE verse des aides au pays afin d’endiguer les flux migratoires. La Commission aurait annoncé l'envoi d'observateurs afin d'enquêter sur ces allégations de violations des droits de l'Homme.

Une enquête récente du Guardian, publiée le 19 septembre, accuse «les forces de sécurité financées par l'UE en Tunisie» d'«abus généralisés» à l'encontre des migrants.

Des allégations qui, estime le quotidien britannique, devraient remettre en question les «millions» d'euros alloués à la Tunisie pour réduire l'immigration vers le Vieux continent.

«Un porte-parole de la Commission a déclaré que toute allégation d'actes répréhensibles de la part des forces de sécurité tunisiennes devrait faire l'objet d'une enquête par les autorités tunisiennes compétentes» a également rapporté le Guardian, qui a sollicité une réaction de Bruxelles à la suite de son enquête, assurant que la Commission aurait annoncé l'envoi d'«observateurs indépendants» en Tunisie afin d'enquêter. 

«La société civile est également réprimée»

Cette enquête survient alors que certains pays européens, notamment l'Italie, se sont félicités de la réduction de l'afflux de migrants, soulignant que cette diminution était le résultat d'accords bilatéraux avec des pays de transit comme la Tunisie et la Libye. 

«Comment cette réduction a-t-elle été obtenue ? Les gens sont incarcérés, les femmes sont violées, et les enfants sont abandonnés pour mourir dans le désert ; cela se produit quotidiennement», annonce David Yambio, porte-parole de l'ONG Refugees in Libya, cité ce 20 septembre par le Guardian. «Chaque accord conclu avec les régimes tunisien et libyen est une sentence de mort pour les migrants et les réfugiés», a-t-il alerté.

«Ces abus sont des violations horrifiantes, mais entièrement prévisibles qui résultent toujours de ce type d'accords», a affirmé Catherine Woollard, directrice du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), un réseau regroupant une dizaine d'organisations d'aide aux migrants, également citée par le journal britannique.

«Les organisations de la société civile, tant en Tunisie que dans l'UE, prennent toutes les mesures possibles pour défendre les droits des personnes concernées, y compris par l'assistance directe et le soutien, les actions en justice, ainsi que le suivi et la documentation des abus. Malheureusement, la société civile est également réprimée», a-t-elle encore affirmé.

Abandonnés en plein désert 

Selon l'enquête du Guardian «des officiers de la Garde nationale collaborent avec des passeurs pour organiser des voyages en bateau de migrants». Celle-ci «vole, bat et abandonne régulièrement les femmes et les enfants dans le désert, sans eau ni nourriture», affirme encore le quotidien britannique s'appuyant sur les dires de migrants et de passeurs.

L'eurodéputé allemand (Les Verts) Erik Marquardt a déclaré, selon la même source, que l'UE devait faire une «évaluation honnête» de ce qui était fait pour lutter contre les gangs criminels impliqués dans le trafic de personnes. «Ce n'est pas une théorie du complot : il est impossible pour les passeurs d'opérer sans la coopération des autorités», a-t-il déclaré au quotidien britannique.

Pour leur part, les autorités tunisiennes ont qualifié de «fausses et infondées» ces allégations, affirmant que leurs forces de sécurité opèrent avec «professionnalisme pour défendre l'état de droit sur notre territoire, tout en respectant pleinement les principes et normes internationales».

Cet accord conclut mi-juillet 2023 entre Bruxelles et Tunis et «négocié sans consulter la société civile» est régulièrement dénoncé par cette dernière, à l'instar d'Amnesty International qui dans la foulée de cette signature avait estimé que l'UE se rendait «complice des violations des droits infligées» aux candidats à l'exil.

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