Un an après sa création, libre circulation entre les États du Sahel
Le 16 septembre 2023, le Mali, le Burkina Faso et le Niger créaient l'Alliance des États du Sahel (AES) afin de lutter contre l'insécurité et le terrorisme. La veille de ce premier anniversaire, le président malien a annoncé la création d'un passeport biométriques de l'AES afin de renforcer leur processus d'intégration.
Ce 16 septembre marque le premier anniversaire de l’Alliance des États du Sahel (AES), un accord de défense signé en 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Face à l’insécurité croissante et à l’instabilité, les dirigeants de ces trois pays avaient fait part de leur volonté d'unifier leurs efforts pour relever les défis sécuritaires communs, en tête desquels : le terrorisme.
Établie dans un contexte tendu avec la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l’AES − initialement articulée autour d'un pacte de défense mutuelle − a peu à peu vu ses prérogatives s'élargir. Une diversification actée lors du premier sommet de l'AES, début juillet, au cours de laquelle les chefs d'États des trois pays membres ont signé un traité établissant la Confédération alliance des États du Sahel. Les échanges économiques, commerciaux et culturels avaient alors été abordés, en plus des seules questions sécuritaires.
Ainsi, outre l'instauration d'une force militaire unifiée, les membres de l'AES se sont engagés à renforcer leur coopération économique et sociale. Parmi les projets annoncés figurent la création d’une banque d’investissement régionale (la Banque d’Investissement de l’AES) et d’un «Fonds de stabilisation», destinés à stimuler le développement économique, améliorer les infrastructures et accroître la résilience des populations.
Un passeport biométrique de l'AES annoncé
Dans cette optique de renforcer l'intégration des trois pays, le colonel Assimi Goïta a annoncé le 15 septembre la «mise en circulation» d'«un nouveau passeport biométrique de l’Alliance des États du Sahel (AES)».
Une mesure «visant à uniformiser les documents de voyage au sein de notre région», a déclaré le colonel Goïta, lors d'une allocution télévisée. «Les succès enregistrés dans le domaine de la défense et de la sécurité sont indéniables et ont permis d'élargir notre coopération», a déclaré le dirigeant malien.
«Nous travaillons désormais à renforcer notre intégration économique et sociale en favorisant la libre circulation des biens, des services et des personnes», a-t-il ajouté. «Nous nous engageons à développer les infrastructures nécessaires pour améliorer la connexion entre nos territoires, en mettant l'accent sur les transports, les réseaux de communication et les technologies de l'information», a-t-il encore assuré.
En janvier 2024, les trois membres de l'Alliance des États du Sahel ont décidé de se retirer de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ils ont accusé l'organisation régionale d'être sous l'influence de la France, estimant que cette manipulation compromettait l'autonomie et les intérêts des pays membres.