Libye : un risque d’arrêt total de la production de pétrole à cause d’un conflit autour de la Banque centrale

Libye : un risque d’arrêt total de la production de pétrole à cause d’un conflit autour de la Banque centrale© Reuters
Le gouverneur de la Banque centrale libyenne, Sadik Al Kebir, en poste depuis 2011 (photo d'archives).
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Le spectre d’un arrêt total de la production de pétrole plane sur la Libye à la suite de la fermeture de sites pétroliers, sur fond de conflit sur le contrôle de la Banque centrale entre les autorités de l’Est menées par le maréchal Khalifa Haftar et le gouvernement rival de l’Ouest dirigé par Abdelhamid Dbeibah.

Ripostant le 26 août à l'éviction par les autorités de l'Ouest du gouverneur de la Banque centrale libyenne, institution vitale qui supervise la richesse issue des exportations pétrolières et le budget de l'État, le gouvernement rival de l'Est a annoncé la suspension de la production et des exportations pétrolières, faisant craindre un arrêt total de la production de pétrole en Libye.

Le gouvernement de l’Ouest, dirigé à Tripoli par Abdelhamid Dbeibah et soutenu par l’Occident, avait pris en effet la décision de remplacer le gouverneur de la Banque centrale, Sadik Al Kebir, en poste depuis 2011, et accusé d’un rapprochement avec les autorités de l’Est menées par le maréchal Khalifa Haftar. Ce coup de force tenté par Tripoli a été rejeté dans la foulée par les autorités de l’Est, où se trouvent la plupart des champs pétrolifères, et qui ont menacé de les fermer tous.

Selon des rapports de la presse locale et internationale, depuis le début de la semaine, les champs pétroliers libyens ferment les uns après les autres. Celui d’El Feel, dans le Sud-Ouest, a cessé de fonctionner, tandis que la production de plusieurs autres champs dans l’Est et le Sud-Est a été interrompue ou réduite. Des sources locales, citées par des agences de presse internationales, ont confirmé que la production cesserait progressivement dans tout le pays d’ici la fin de la semaine.

Décisions unilatérales

Le 27 août, l'ONU et les États-Unis ont appelé les acteurs politiques rivaux en Libye à une réunion «urgente» pour désamorcer la crise autour de la Banque centrale et le blocus de la production et des exportations de pétrole.

Exprimant sa «profonde préoccupation», la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a qualifié de «décisions unilatérales», aussi bien le remplacement du gouverneur Seddik Al Kebir par le camp Dbeibah que la fermeture «jusqu'à nouvel ordre» par le camp Haftar des gisements et terminaux pétroliers, principalement basés dans l'Est et le Sud, qu'il contrôle.

Résoudre la crise de la BCL «est une nécessité urgente», a souligné la Manul, mettant en garde contre un risque d'«effondrement financier et économique du pays». En effet, la Libye tire quasiment la totalité de ses ressources de l'exploitation du pétrole.

Arrêts fréquents de la production

La production pétrolière libyenne, qui s’élevait en moyenne à 1,2 million de barils par jour avant les fermetures, a fluctué ces derniers mois, avec des perturbations majeures survenues en janvier dernier et en août en raison de troubles politiques.

Les interruptions de production sont fréquentes en Libye depuis 2011, date de la chute du régime de Mouammar Al Kadhafi. La plus longue interruption de la production pétrolière libyenne s’était produite de janvier 2020 à septembre 2020, en raison de fortes tensions et plusieurs affrontements entre les deux camps rivaux de l’Est et de l’Ouest, ce qui a eu de graves répercussions sur l’économie du pays.

Plusieurs autres interruptions plus ou moins longues ont duré entre quelques semaines et plusieurs mois, la dernière s’étant produite en 2022 lorsque des milices locales ont bloqué les champs pétroliers, notamment celui de Sharara, ce qui avait entraîné une perte de production d’un million de barils par jour.

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