Russie

Lavrov : La Russie n'a annoncé ni la conduite d'essais nucléaires, ni leur préparation

Moscou exprime son inquiétude face aux déclarations de Washington sur la reprise des essais nucléaires, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il a toutefois noté que la Russie n'avait annoncé ni la conduite d'essais nucléaires, ni leur préparation, mais attendait toujours des éclaircissement de la part des États-Unis.

La Russie n'a toujours pas reçu d'explications sur ce que le président américain Donald Trump entendait par la reprise des essais nucléaires, a déclaré aux journalistes le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 11 novembre. Il a souligné la déclaration faite lors d'un discours au Congrès par Robert Kadlec, candidat au poste de directeur adjoint du Pentagone chargé de la dissuasion nucléaire, selon laquelle la décision de Trump de reprendre les essais nucléaires était « dictée par des considérations géopolitiques », alors qu'il n'y a toujours pas de nécessité technique de les mener.

« Je ne sais pas si l’auteur de ces propos se rend compte vraiment de la gravité de ce qu’il a dit », a indiqué Sergueï Lavrov, qualifiant cette déclaration de « forte ». Il a souligné que si les États-Unis étaient prêts à utiliser l'arme nucléaire pour atteindre leurs objectifs, cela « s’écarte considérablement du concept approuvé à l’époque de Reagan et Gorbatchev ». Ce concept stipule qu'une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais être menée.

Le chef de la diplomatie russe a également indiqué que le président russe Vladimir Poutine n'avait annoncé ni la conduite d'essais nucléaires, ni leur préparation, ayant seulement ordonné de procéder à une analyse de la situation à ce sujet. Dans le même temps, selon lui, les déclarations de Washington inquiètent Moscou.

Quelle sera la réaction de Londres face à la révélation de son rôle dans le vol échoué d'un chasseur russe ?

Le ministre russe des Affaires étrangères a commenté le plan des services secrets ukrainiens, déjoué par le Service fédéral de la sécurité russe (FSB), visant à détourner un avion de chasse russe MiG-31 à des fins de provocation. Selon le FSB, la Direction principale du renseignement ukrainien a tenté de recruter des pilotes russes en se faisant passer pour des employés de Bellingcat. Lors d’une contre-opération, les agents russes ont obtenu du recruteur ukrainien les aveux de sa collaboration avec les services secrets britanniques.

Sergueï Lavrov a ainsi souligné le rôle du Royaume-Uni dans ce plan : « Je ne sais pas comment les Britanniques vont se sortir de cette situation, bien que leur capacité à toujours s'en sortir indemne soit bien connue », a-t-il déclaré.

Sommet Russie-États-Unis : Moscou est prête à reprendre les préparatifs

La Russie est prête à discuter avec les États-Unis de la reprise des préparatifs du sommet entre les présidents russe et américain Vladimir Poutine et Donald Trump, a déclaré Sergueï Lavrov. Selon lui, lors de cette même rencontre, les parties pourront également discuter des « soupçons » de Washington selon lesquels la Russie mènerait secrètement des essais nucléaires souterrains.

Il a également ajouté que Budapest resterait le lieu de rencontre préféré de la Russie, soulignant que Moscou était et restait attachée aux accords conclus par Vladimir Poutine et Donald Trump, à l'issue du sommet en Alaska en août dernier.

Si Kiev « se bat pour les valeurs européennes », celles-ci consistent en la « renaissance du nazisme »

Sergueï Lavrov, évoquant les causes profondes du conflit, a réaffirmé que l'éradication du nazisme était l'une des conditions essentielles au règlement du conflit russo-ukrainien, rappelant la loi adoptée par le régime de Kiev interdisant la langue russe. Il a souligné que parmi les pays de l'Union européenne, seule la Hongrie avait insisté sur la nécessité de rétablir toutes les obligations de l'Ukraine en matière de respect des droits des minorités nationales.

À cet égard, le chef de la diplomatie russe a fait référence aux déclarations de Kiev selon lesquelles celle-ci serait prête à des négociations de paix, affirmant qu'en réalité, rien n'était prêt. Selon lui, rien n'est fait dans ce sens, tout comme pour les restes des victimes du massacre de Volhynie en Pologne.

Il a souligné que l'UE ne fait que réitérer son soutien à l'Ukraine « jusqu’au bout, jusqu’à la victoire », car celle-ci, selon les dirigeants européens, « se bat pour les valeurs européennes ». « Mais cela signifie avouer, se dénoncer », a constaté Sergueï Lavrov, soulignant que, selon la bureaucratie bruxelloise actuelle, les valeurs européennes consistent en une renaissance du nazisme, raison pour laquelle Moscou ne peut se permettre de se défausser sur cette question.

La ligne adoptée par les États-Unis à l'égard du Venezuela n'aboutira à rien de bon

La Russie juge inacceptables les actions des États-Unis qui, sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, détruisent « sans jugement ni enquête » des bateaux près des côtes vénézuéliennes qui, selon eux, transportent de la drogue, a déclaré Sergueï Lavrov. Selon lui, ce ne sont pas les pays respectueux de la loi qui agissent ainsi, mais ceux qui se placent au-dessus de la loi.

Le chef de la diplomatie russe a également souligné que la ligne choisie par Washington à l'égard de Caracas ne mènerait à rien de bon et n'améliorerait pas sa réputation aux yeux de la communauté internationale. Il a toutefois précisé que le Venezuela n'avait pas demandé l'aide militaire de la Russie dans le contexte de l'aggravation de la situation dans la région.

Le ministre russe des Affaires étrangères a également fait remarquer qu'au lieu de s'occuper du Venezuela en matière de lutte contre le trafic de drogue et, par la même occasion, de s'emparer des gisements pétroliers, les États-Unis « feraient mieux » de s'attaquer à l'éradication de ce phénomène en Belgique. Le Daily Mail a rapporté début novembre que la situation en Belgique en matière de trafic de drogue était si tendue que la juge d'instruction principale a ouvertement qualifié le pays de « narco-État » en raison de l'influence du marché noir, dont le chiffre d'affaires s'élève à plusieurs milliards de dollars.

Les tensions dans la région des Caraïbes se sont fortement exacerbées cet automne après une série de frappes aériennes américaines contre des navires qui, selon Washington, sont utilisés par les cartels de la drogue vénézuéliens et colombiens pour faire passer des substances interdites. Le président américain a justifié les actions de l'armée comme une « guerre » contre les groupes criminels.

Cependant, de nombreux médias y voient un prétexte pour préparer une opération militaire américaine contre le Venezuela et son président. Le New York Times a même évoqué les options militaires possibles visant le pays, parmi lesquelles des frappes ciblées, le déploiement de forces spéciales et la prise de sites pétroliers.