France

«Nous devons nous y préparer» : pour le 11 novembre, le chef d’État-major français remet le couvert sur un potentiel «choc» avec la Russie

Lors d’un entretien accordé à la presse régionale publié ce 11 novembre, le chef d’état-major des armées françaises, le général d’armée aérienne Fabien Mandon, a de nouveau brandi la menace d’une Russie qui s’apprêterait à entrer en conflit avec l’OTAN, affirmant que la France devait s’«y préparer».

À l’occasion des célébrations de l’Armistice de 1918 en France, ce 11 novembre, le chef d’état-major des armées françaises s’est adonné à un exercice médiatique dans lequel il a pu à nouveau brandir le spectre de la menace russe, le tout à grand renfort d’éléments ressassés de longue date au sein des milieux atlantistes.

« Je vois l'évolution de la Russie : en 2008, elle attaque la Géorgie ; en 2014, elle s'empare de la Crimée ; en 2022, c'est l'Ukraine. La Russie considère que l'Europe est faible. Je sais qu'elle se réorganise militairement pour être capable d'engager un combat contre les pays de l'Otan. Nous devons nous y préparer », a déclaré le général d’armée aérienne Fabien Mandon dans un entretien à Ouest-France. Le haut gradé français était alors interrogé par le quotidien régional sur l’éventualité d’une guerre avec la Russie « avant 2030 ».

Relancé concernant cette « grave hypothèse », le général Fabien Mandon a rétorqué qu’elle s’appuyait sur une « accumulation d’indices » et « d’éléments de renseignement », et que ce «constat» était selon lui « très largement partagé par nos proches alliés ». « La perception de l’Allemagne est la même que la nôtre ; celles des Britanniques aussi », a-t-il assuré, renvoyant aux récentes déclarations du chef du Service fédéral de renseignement (BND) allemand, Martin Jäger.

Lors d’une audition au Bundestag à la mi-octobre, cet ancien ambassadeur de Berlin à Kiev a notamment affirmé que « la Russie n'hésitera pas, si nécessaire, à entrer en conflit militaire direct avec l'Otan » afin « d'étendre sa zone d'influence vers l'ouest » et rendre l’Europe « dépendante de la Russie ».

« Nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers en pensant qu'une éventuelle attaque russe n'aura pas lieu avant 2029 au plus tôt. Nous sommes déjà dans le feu de l'action aujourd'hui », a-t-il notamment lancé aux députés allemands, évoquant pêle-mêle les supposés « ingérences­ » russes dans les élections moldaves et la prétendue instrumentalisation que Moscou ferait des flux migratoires à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie.

« Notre pays ne menace personne », réaffirme Vladimir Poutine

« Des Nord-Coréens se battent contre l’Ukraine sur notre continent ! La Russie a déjà mondialisé le conflit ukrainien », a pour sa part accusé le général Fabien Mandon, alors même que Paris se targue d’avoir initié une « coalition » d’une vingtaine de chancelleries en vue d’envoyer des militaires occidentaux en Ukraine. Fin octobre, déjà, le général Fabien Mandon avait affirmé devant les députés de la commission de la Défense que la France devait se « tenir prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie.

Du côté russe, le président Vladimir Poutine a plusieurs fois répété que la Russie n’ourdissait aucune attaque contre ses voisins européens. « La Russie souhaite la paix avec tous les peuples d’Europe, mais ne tolérera pas les provocations répétées de l’OTAN à ses frontières », avait déclaré le locataire du Kremlin le 9 mai, à l’occasion des célébrations du 80e anniversaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, à Moscou.

« Notre pays ne menace personne. La Russie, comme toute autre puissance nucléaire, développe son potentiel nucléaire, son potentiel stratégique. Tout ce dont nous parlons est un travail annoncé depuis longtemps », a-t-il déclaré plus récemment, début novembre, concernant les dernières innovations du potentiel nucléaire russe.