Ce 7 octobre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la position de la Russie sur les livraisons de missiles Tomahawk à l’Ukraine avait été « clairement exposée » par le président Vladimir Poutine. « Ce serait une sérieuse escalade, mais cela ne changera pas la situation pour le régime de Kiev », a affirmé Peskov.
Il a souligné que ces missiles, bien que technologiquement avancés, n’auraient aucun impact réel sur les lignes de front. La Russie considère qu’il s’agirait avant tout d’un geste hostile sur le plan diplomatique, mettant en danger les relations russo-américaines.
Peskov a rappelé que les Tomahawk existent en version nucléaire, ce qui augmente encore la gravité d’une telle initiative. « Nous savons parfaitement de quoi il s’agit », a-t-il ajouté.
Les États-Unis doutent, l’Ukraine dans l’attente
En parallèle, le portail américain Axios a révélé que l’administration américaine exprimait de sérieuses inquiétudes quant au contrôle des Tomahawk une fois livrés à Kiev. Des sources proches du gouvernement ukrainien indiquent que Washington ignore si l’armée ukrainienne utiliserait ces armes conformément aux conditions fixées par les États-Unis.
Axios précise également que l’Ukraine « ne sait pas » si le président américain Donald Trump a pris une décision définitive. Les missiles en question devraient être financés par les pays membres de l’OTAN, ce qui ajoute une complexité politique et logistique à l’opération.
Trump a déclaré le 6 octobre avoir « en principe » pris une décision, mais a refusé de la préciser, affirmant seulement qu’il « ne cherche pas l’escalade ». Il a ajouté vouloir poser « plusieurs questions » sur les objectifs de Kiev avant d’officialiser quoi que ce soit.
Une demande toujours bloquée
La demande ukrainienne de missiles Tomahawk ne date pas de ce mois-ci. Dès 2024, Volodymyr Zelensky avait sollicité ces armes auprès de l’administration américaine dans le cadre de son plan militaire. Il aurait renouvelé cette demande en septembre 2025 lors d’un entretien avec Donald Trump.
En réponse, le vice-président américain J.D. Vance a confirmé que la Maison Blanche « étudie » la question, sans donner d’échéance. Le conseiller spécial Keith Kellogg a déclaré, contre toute attente, que l’Ukraine « avait le droit de frapper en profondeur la Russie », tout en reconnaissant que la décision sur les Tomahawk « n’était pas encore prise ».
Cependant, plusieurs publications américaines, notamment Reuters et The American Conservative, ont mis en doute la faisabilité de cette livraison. Les États-Unis produisent moins de 200 Tomahawk par an, principalement pour leur marine. De plus, l’Ukraine ne dispose d’aucune plateforme de lancement compatible, ce qui rendrait leur utilisation pratiquement impossible à court terme.
Malgré cela, le Kremlin prend cette éventualité au sérieux et affirme que toute tentative de déploiement de ces missiles sera contrée.