Lors d’une interview accordée au journaliste Pavel Zaroubine, Vladimir Poutine a évoqué les conséquences possibles des livraisons de missiles américains Tomahawk à l’Ukraine. Le président russe a indiqué que ce type de décision risquait de détruire les signes d’amélioration observés récemment dans les relations entre Moscou et Washington.
« J’ai déjà dit que cela détruirait nos relations ou du moins les tendances positives de ces relations. Je dis donc ce que je pense. La poursuite du développement des relations ne dépend pas seulement de nous, ni uniquement de moi », a-t-il noté.
Lors de la séance plénière du club Valdaï le 2 octobre à Sotchi, le chef d'État russe a déclaré que l’éventuelle fourniture par les États-Unis de missiles Tomahawk à l’Ukraine n’aurait aucun impact significatif sur le déroulement du conflit. Il a rappelé que la Russie s’était déjà adaptée à la présence des missiles ATACMS et avait appris à les neutraliser. Le président russe a reconnu que les Tomahawk, bien que technologiquement datés, restaient des armes puissantes.
Les livraisons des Tomahawk toujours en question
Le 3 octobre, le chroniqueur américain Ted Snider a estimé, dans un article publié dans le magazine The American Conservative, que le président américain Donald Trump serait peu susceptible de fournir à l'Ukraine des missiles à longue portée Tomahawk, et ce pour plusieurs raisons. Selon lui, la réalité est que les États-Unis disposent d'un stock limité de ces missiles, dont la production est inférieure à 200 unités par an.
De plus, selon l'article, même si Kiev recevait ces missiles, il ne pourrait pas les utiliser, car il ne dispose pas des plateformes nécessaires pour les lancer. Cependant, la raison la plus importante pour Ted Snider est le fait que l'Ukraine ne pourra pas utiliser les Tomahawk sans les services de renseignement américains pour localiser les cibles et guider les missiles.
Dans le cas contraire, les États-Unis franchiraient une « ligne rouge » qui pourrait entraîner Washington dans un conflit direct avec Moscou. D’après le magazine, c'est précisément ce que Donald Trump a toujours refusé de faire, et c'est pour cette même raison que ces missiles ont été exclus de la liste des armes vendues à l'OTAN.