Depuis la ville russe de Sotchi, le chef de la diplomatie tunisienne Mohamed Ali Nafti a souligné, lors de la première conférence ministérielle du Forum Russie-Afrique qui s'est tenue les 9 et 10 novembre, l'importance des relations entre l'Afrique et la Russie, alors que le continent traverse d’importants défis sécuritaires et économiques.
Selon un communiqué de la diplomatie tunisienne, afin de surmonter ces défis, le diplomate a estimé l'Afrique devait maximiser l'exploitation de ses ressources humaines et naturelles, tout en s’appuyant sur ses propres capacités et sa souveraineté.
D'après la même source, Mohamed Ali Nafti a insisté sur la nécessité d'engager des partenariats équitables, basés sur la complémentarité et les intérêts réciproques, dans le cadre de l'Agenda de l'Union africaine pour «l'Afrique que nous voulons à l'horizon 2063».
«C’est dans cette optique que le partenariat russo-africain prend tout son sens» a poursuivi Nafti, avant d'ajouter : «en se traduisant par des projets innovants dans les domaines de la transformation numérique, de l’économie verte, de l’énergie, de la lutte contre les changements climatiques et de la gouvernance électronique».
«Pour être véritablement efficace et durable, ce partenariat doit s’appuyer sur le soutien du secteur privé, en parfaite synergie avec les autorités publiques en Russie et en Afrique» a souligné le ministre tunisien.
Celui-ci a également salué la coopération universitaire entre la Russie et l’Afrique, la qualifiant de base solide pour renforcer le partenariat et contribuer à la lutte contre la violence, l'exclusion, la marginalisation et la pauvreté, qui alimentent le terrorisme.
Vers la création d’une zone de libre échange Russie-Tunisie
Lors d'une conférence de presse le 9 novembre, en marge du sommet, le conseiller du président russe Vladimir Poutine, Anton Kobiakov, a affirmé que la Russie négociait la création de zones de libre-échange avec quatre pays du continent africain : l'Égypte, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.
«Nous attachons une grande importance à l’approfondissement de la coopération avec les pays africains dans le domaine du commerce et des investissements, notamment en impliquant les acteurs économiques russes dans la mise en œuvre de projets d’infrastructures… Et ceux-ci pourraient devenir des accords de libre-échange avec les pays africains» a déclaré le responsable russe, cité par RIA Novosti.
Kobiakov a également déclaré que des négociations étaient en cours afin de normaliser la législation sur le commerce et les investissements avec l'Afrique du Sud, le Zimbabwe, l'Angola, la Zambie, le Mozambique et le Nigeria.