Le montant astronomique de 20 quintilliards de dollars (soit 2,6 sextillions de roubles) dû par Google en Russie est «rempli de symbolisme», a estimé le 31 octobre le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Il s'agit d'une somme que le géant américain de la technologie Google doit s'acquitter suite aux poursuites judiciaires engagées à son encontre par 17 chaînes de télévision russes. Celles-ci accusent le géant américain de bloquer illégalement leur contenu sur YouTube, la plateforme de partage de vidéos en ligne.
«Il s'agit d'un montant spécifiquement formulé, je ne peux même pas prononcer ce chiffre, mais il est plutôt rempli de symbolisme. L'amende devrait inciter la direction de Google à prêter attention à la situation et à la corriger. C'est le mieux que l'entreprise puisse faire», a déclaré aux journalistes Dimitri Peskov, en réponse à une question sur ce montant record que le géant est condamné à payer, à la suite des poursuites engagées par les chaînes de télévision russes.
«Google ne devrait pas limiter les activités de nos chaînes [sur ses plateformes], comme elle le fait actuellement», a-t-il ajouté.
Des litiges qui s'accumulent depuis quatre ans
Selon l'agence de presse RBC, au 28 octobre, Google devait 2,6 sextillions de roubles (un nombre avec 36 zéros). Cette somme est le résultat d'une série de procès intentés à Google par ces diffuseurs russes, qui accusent le géant technologique américain de bloquer illégalement des contenus et de fermer leurs chaînes sur YouTube. Des amendes dont le montant ne cesse de s'accroître en raison du fait que Google ne les règle pas.
Le conflit entre le géant technologique et ces chaînes de télévision russes a commencé en 2020, lorsque l'entreprise de Mountain View a commencé à bloquer le contenu YouTube de Tsargrad TV et de RIA Novosti, en invoquant les sanctions américaines contre leurs propriétaires.
Après l'escalade du conflit entre Moscou et Kiev en février 2022, la situation des chaînes russes s'est aggravée : des dizaines d'autres médias d'information, dont RT et Sputnik, ont vu leur contenus bloqués sur la plateforme. Par la suite, un certain nombre de chaînes ont poursuivi le géant technologique en justice et ont obtenu gain de cause devant la Cour d'arbitrage de Moscou.