Russie

La Russie serait « la plus importante menace » pour la France selon le ministre français des Armées

Dans un entretien publié le 2 octobre dans le magazine Le Point, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu s’en est pris violemment à Moscou et a affiché son soutien à Israël alors que Beyrouth était pris d’assaut par des milliers de réfugiés fuyant les bombardements de Tel Aviv.

« En plus des groupes terroristes, clairement, c'est la Fédération de Russie » qui constitue la plus grande menace pour Paris selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu, interrogé dans un entretien accordé au magazine Le Point le 2 octobre. Un échange au cours duquel il a affiché son soutien à Israël dans un contexte d'embrasement régional. 

D'après Sébastien Lecornu, la Russie aurait «  changé de stratégie » et serait devenue « encore plus agressive qu'elle ne l'était en 2022 ou en 2023 ». Alors que Paris va fournir 12 canons CAESAR à l'Ukraine, le ministre s’est inquiété de « pratiques qui avaient disparu depuis la fin de la guerre froide ».

Selon lui, « des pilotes d'hélicoptère français ont fait l'objet de tentatives d'aveuglement » et de menaces supposées de la part du contrôle aérien russe, qui aurait « menacé d'abattre une patrouille de Rafale français ». Le ministre, toutefois, ne précise ni le jour ni le lieu de ces incidents. Evoquant également la « guerre informationnelle », il dit s’inquiéter d’hypothétiques attaques de « dizaines d'hôpitaux subissant des cyberattaques ou des capacités de piégeage aux abords de grands ports comme Le Havre ou Marseille… ».

Vladimir Poutine a pourtant répété à plusieurs reprises que son pays n'avait pas la volonté d'attaquer l'Otan et avait même qualifié une telle idée de « simplement absurde » lors d'une rencontre avec des pilotes de l'armée de l'air en mars 2024.

 

En pleine attaque contre le Liban, Paris soutient Tel Aviv

 

« La sécurité d'Israël n'est pas négociable et c'est pourquoi les moyens militaires français ont été mis en alerte le 1er octobre pour parer l'attaque iranienne ». Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a défendu Tel Aviv, tout en appelant « Israël à ses responsabilités en matière de respect du droit international et de protection des populations civiles ». Sous pression alors que huit ONG ont dénoncé les livraisons d’armes françaises à l’Etat hébreu en avril, le ministre a réitéré l’appel de la France à un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, il a en outre rappelé la présence de 700 soldats français qui servent au Sud-Liban sous mandat onusien, ainsi que l’acheminement d’une aide « humanitaire et sanitaire pour les civils au Liban ». Sur la question palestinienne comme pour les rapports entretenus entre Paris et Washington, Sébastien Lecornu s’est attaqué aux oppositions dont les lignes divergent de celles tracées par le président Macron.

 

Attaque en règle contre le Nouveau Front Populaire

 

Pour le ministre, le positionnement des partis de gauche pose problème car faisant « trop souvent les frais d'accords électoraux contre nature ».

Déplorant l’attitude du Parti socialiste (PS) qui ne se « détache pas » de La France insoumise (LFI), Sébastien Lecornu a chargé le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon, qu’il qualifie de « fondamentalement contre l'Otan, flou sur la dissuasion nucléaire, flou sur la manière de lutter contre le terrorisme ». Les élus Insoumis adoptent en effet une position en rupture avec la diplomatie française, à l’image du député Aymeric Caron qui a notamment rappelé que « le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait accepté un cessez-le-feu de 21 jours juste avant d'être assassiné par Israël »

Le même député dénonçait par ailleurs l’attitude de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet qui appelait à un soutien d’Israël dès le 3 octobre, qualifiant son discours de « nullité absolue, ajoutée à la propagande pro-Netanyhaou ».


Les critiques du ministre ne se cantonnent cependant pas à la gauche de l’échiquier politique et Sébastien Lecornu a tenu à renvoyer dos-à-dos Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon :

« Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, qui surfent chacun à leur manière sur  un antiaméricanisme primaire ». Enfin, le ministre des Armées a annoncé un budget 2025 des armées plus important que celui de 2024.