« Aucune négociation directe ou indirecte entre la Russie et le régime de Kiev sur la sécurité des infrastructures civiles critiques n’a été ni n’est en cours », a affirmé ce 18 août Maria Zakharova.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères commentait les assertions de certains médias occidentaux selon lesquelles l'attaque ukrainienne contre la région russe de Koursk aurait « sapé des négociations indirectes » avec l'Ukraine au Qatar.
Selon la presse en question, l’Ukraine aurait organisé cette attaque en vue « d’arracher » un accord avec Moscou. « Personne n'a rien arraché, car il n'y avait rien à arracher », a martelé Maria Zakharova, rappelant que la position russe restait inchangée et que le président Vladimir Poutine avait dit impossible de négocier avec les responsables d'exactions sur la population civile.
La porte-parole de la diplomatie russe a par ailleurs rappelé que l'Ukraine avait raté une belle occasion de lancer des pourparlers lorsque le président russe avait proposé, plus tôt cette année une initiative de paix. « Au lieu d'accepter cette initiative, le régime de Kiev a lancé une offensive dans la région de Koursk début août », a dénoncé la responsable.
À noter que le régime ukrainien s'était retiré des négociations avec la Russie en avril 2022, annonçant cinq mois plus tard s’interdire d'entrer en pourparlers. Les seuls contacts entre la partie russe et le régime de Kiev ont été effectués depuis par des intermédiaires, principalement pour des échanges de prisonniers.
Postures contradictoires
Le 24 juillet dernier à Pékin, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, déclarait son pays disposé à dialoguer si la partie russe l'était à négocier de «bonne foi», ajoutant ne pas avoir observé cela.
Les déclarations de Kiev ont été accueillies avec scepticisme du côté de Moscou. La Russie est ouverte aux négociations avec l'Ukraine, a ainsi indiqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov le 25 juillet, soulignant néanmoins les incertitudes entourant la position ukrainienne : «Des déclarations très différentes ont été faites, ce n'est pas tout à fait clair encore», a déclaré Peskov.
Dans un discours de politique étrangère prononcé le 14 juin, le président russe avait indiqué que des négociations avec l’Ukraine pourraient être entamées dès lors que celle-ci retirerait ses troupes des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et des régions de Kherson et de Zaporojié, et qu'elle accepterait d’opter pour un «statut neutre – non aligné, non nucléaire», ajoutant à ces conditions «démilitarisation», «dénazification» et levée des sanctions contre la Russie.
Kiev exige encore le retour aux frontières de 1991, en dépit du rattachement par référendum à la Fédération de Russie des entités de Crimée (Sébastopol et la République de Crimée) dès 2014, suivies en 2022 du Donbass (Donetsk et Lougansk) et de la Novorossia (Kherson et Zaporojié). Des revendications jugées irréalistes par Moscou.