En Allemagne, le gouvernement d’Olaf Scholz prévoit de réduire de moitié le montant alloué à l’aide militaire à l’Ukraine pour l’année prochaine, selon des informations révélées par un journal allemand et largement relayées dans la presse internationale.
Selon ces informations, Berlin ne prévoit « pas d’aides supplémentaires » aux 4 milliards d’euros déjà inscrits dans le budget de 2025, alors que l’aide militaire de l’Allemagne s’élève à 8 milliards d’euros cette année.
Pour compenser cette réduction, l’Allemagne compterait sur la création d’un « instrument financier », en concertation avec l’UE et le G7, afin d'utiliser l’argent généré par les avoirs russes gelés comme soutien à Kiev.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de mesures convenues entre les membres de la coalition au pouvoir visant à freiner l’endettement, expliquent les rapports de presse, évoquant un « contexte d’incertitude » croissante sur l'avenir du soutien militaire à Kiev.
Quid du soutien américain ?
En effet, la décision allemande de réduire de moitié l’aide militaire à Kiev intervient alors que l’avenir de l'aide militaire américaine est lui aussi incertain, en cas d'élection du républicain Donald Trump à la Maison Blanche.
En cas de victoire en novembre, Donald Trump a affirmé qu’il réglerait le conflit ukrainien «sous 24 heures». Si le 45e président américain n’a pas détaillé son plan, celui-ci «consisterait à pousser l'Ukraine à céder la Crimée et la région frontalière du Donbass à la Russie», selon des sources du Washington Post.
Côté russe, on reste circonspect quant à la manière dont les déclarations de Donald Trump pourraient prendre forme. «Sous Trump, rien de particulièrement bon n'a été fait pour la Russie ; au contraire, de plus en plus de restrictions ont été introduites sous Trump», avait notamment déclaré le 17 juillet le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Selon le décompte du think tank allemand Kiel Institute for the World Economy (IFW), entre le 24 janvier 2022 et le 30 avril 2024, les États-Unis ont alloué 73,96 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine, dont une écrasante majorité (50,3 milliards) sur l’unique volet militaire, soit autant que tous les autres soutiens de Kiev (50,5 milliards).