«Les enquêteurs du Comité d'enquête russe enquêteront sur [...] les circonstances de l'exécution d'un militaire russe», a indiqué ce 16 juillet sur Telegram celui-ci. «Les fascistes sont des fascistes […] nous devons les traiter de cette façon et ils doivent être détruits», a pour sa part déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Des propos qui font suite à la diffusion d'une vidéo d'une exaction de l’unité ultranationaliste Azov sur les réseaux sociaux (dont il existe une version non censurée). Filmée en vue subjective par plusieurs combattants évoluant dans des tranchées, elle dévoile des ultranationalistes ukrainiens arrivant dans un abri, où ils avaient lancé une grenade. L’homme en tête de colonne tombe sur un soldat russe, un filet de sang sur le visage, avachi contre le mur et le regardant. Après un court instant, l’Ukrainien lui décoche un premier tir en pleine tête. Plusieurs autres suivent. Le soldat russe s’affaisse, son casque tombe au sol ainsi qu’une partie de sa cervelle.
Ce n’est pas la première fois que les forces ukrainiennes diffusent de telles images sur les réseaux sociaux, sous prétexte de montrer leurs exploits au front. Au début du mois, dans une enquête sur les exactions d’une unité de «volontaires» combattant pour Kiev, le New York Times (NYT) avait pointé du doigt le cas d’une vidéo diffusée par l’armée ukrainienne «pour montrer ses prouesses sur le champ de bataille» où l’on voyait une grenade exploser dans un cratère d’obus où s’étaient réfugiés deux soldats russes, dont un qui ne bougeait déjà plus avant l’explosion.
Des responsables russes dénoncent la violation «systématique» des conventions de la guerre par Kiev
Dans une version plus longue qu’a pu consulter le quotidien américain, le soldat russe «a les mains levées depuis plusieurs secondes» avant que la grenade n’explose à ses pieds. Le NYT a également rapporté que les membres de cette unité, dirigée par un ancien soldat américain, s'étaient vantés d’avoir exécuté des prisonniers de guerre. Un type d’exaction que les autorités russes ont dénoncé à plusieurs reprises depuis l’éclatement du conflit en février 2022.
Début février 2023, le ministère russe des Affaires étrangères avait réagi à une vidéo circulant sur les réseaux sociaux semblant montrer une exécution de prisonniers russes par les forces ukrainiennes, et avait dénoncé publiquement «une autre preuve des crimes de guerre flagrants du régime de Kiev».
En novembre 2022, des vidéos avaient été diffusées sur les réseaux sociaux montrant l'exécution de soldats russes captifs des troupes ukrainiennes. Une exécution non démentie par Kiev. Après la diffusion de ces images, plusieurs responsables russes avaient réclamé l'ouverture d'une enquête, dénonçant la violation «systématique» des conventions de la guerre par Kiev et épinglant «la sauvagerie du régime actuel de Kiev».